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Berlin adopte un plan de relance historique

Anne Le Touzé13 janvier 2009

L'Allemagne a adopté un second plan de relance pour limiter les effets de la crise économique. Le cabinet d'Angela Merkel a entériné hier soir les détails de ce programme d'un montant total de 50 milliards d'euros.

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Le "paquet pour la conjoncture" a été adopté par la coalition après six heures de négociations.Image : picture-alliance/ ZB

A huit mois et demi des élections législatives, le gouvernement d'Angela Merkel veut montrer qu'il peut être efficace. Il aura fallu six heures aux conservateurs et aux sociaux-démocrates pour se mettre d'accord sur les détails de ce second plan de relance, le plus important dans l'histoire de la République fédérale. Et pour mieux signifier l'union sacrée en temps de crise, les chefs de file des partis de la coalition, CDU, CSU et SPD, ont tenu une conférence de presse commune. Angela Merkel :

«Le gouvernement allemand a bien fait de ne pas se lancer dans la course effrénée des derniers mois avec des mesures prises à la va-vite et parfois contradictoires. Nous nous sommes laissé guider par une analyse sobre de la situation après le programme que nous avions présenté en novembre, et par la volonté d'agir au bon moment et de façon complète. Ce moment est venu. Avec notre pacte pour l'Allemagne, nous voulons délivrer des forces pour la croissance et l'emploi. Car c'est la volonté d'assurer du travail aux gens qui nous guide dans tout ce que nous faisons dans cette crise. C'est le critère décisif sur lequel nous avons élaboré ces mesures.»

Beton auf Baustelle
L'Allemagne veut investir massivement dans l'amélioration des infrastructures, notamment dans les routes et les bâtiments scolaires.Image : picture-alliance/ chromorange

Concrètement, les mesures adoptées visent à donner un véritable coup de fouet à l'économie allemande, menacée de récession durable comme la plupart des économies européennes. Le plan prévoit à la fois 17 milliards d'euros d'investissements dans les infrastructures – principalement dans les routes et les écoles, ainsi qu'un fonds de secours destiné aux entreprises touchées par la crise. Le reste des mesures vise à relancer la consommation des particuliers : baisse des impôts et des cotisations pour l'assurance-maladie, prime exceptionnelle aux familles d'un montant de 100 euros par enfants, ou encore prime à la casse pour l'achat d'un véhicule neuf – un coup de pouce en direction de l'industrie automobile, grand fournisseur d'emplois du pays et l'une des principales victimes de la crise économique. Au total, Berlin va renoncer à neuf milliards d'euros de recettes.

Pour l'opposition, le plan adopté par la grande coalition est insuffisant et inadapté aux besoins du pays. Le texte est présenté demain aux députés du Bundestag et soumis au vote le 13 février. Fritz Kuhn, chef de file des députés verts, a déjà annoncé que son groupe voterait contre:

«Parce que c'est du gaspillage d'argent, parce que ce n'est pas cela qui va relancer l'économie, parce qu'il contient des mesures anti-écologiques et surtout parce qu'il cache aussi une injustice sociale que mon parti ne peut pas accepter.»

L'opposition dénonce par ailleurs l'impact du programme sur le budget fédéral. A juste titre : Peer Steinbrück, le ministre des Finances, a prévenu que l'Allemagne ne serait pas en mesure de respecter, en 2010, la limite fixée par le pacte européen de stabilité et de croissance. Les Verts, qui viennent de conclure une session de deux jours à Francfort, proposent un plan alternatif à celui du gouvernement. Le programme, lui aussi chiffré en milliards, comprend des mesures pour la protection du climat, pour l'éducation et la justice sociale.