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Berlin critiqué pour sa coopération en Afrique

L. Schadomsky, C-M Kostmann20 mai 2016

L'UE, dont l'Allemagne, a mis sur pied un fond de 1,8 milliards d'euros contre l'immigration irrégulière. Cette coopération avec notamment des régimes autoritaristes en Afrique est critiquée par le parti "Die Linke".

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La chancelière allemande Angela Merkel et Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l'Union africaine, en novembre 2015 à Malte.
La chancelière allemande Angela Merkel et Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l'Union africaine, en novembre 2015 à MalteImage : Getty Images/AFP/S. De Sakutin

En novembre dernier, dirigeants européens et africains se retrouvaient au sommet de la Valette, à Malte. Ils y ont annoncé la création d'un fond fiduciaire d'urgence pour l'Afrique à hauteur de 1,8 milliard d'euros avec pour objectif affiché: "lutter contre les causes profondes de la migration irrégulière en Afrique". Rien que pour le Soudan, un programme de 15 millions d'euros va être mis en place pour protéger les migrants, les mineurs isolés mais aussi développer l'entreprenariat local. Le fond d'urgence européen projette également d'encourager le retour volontaire de Somaliens dans leur pays. L'argent doit aussi aider à la gestion des frontières dans les pays concernés.

Intérêts politiques contre valeurs

Pour 2016, le ministère allemand des Affaires étrangères a aussi fixé le Soudan et la Corne de l'Afrique comme ses régions destinataires d'aide prioritaires. Mais pour Niema Movassat, membre du parti de gauche Die Linke, cette coopération n'est pas compatible avec les valeurs affichées en Europe: "Au final, on coopère avec des régimes répressifs là-bas. On parle de droits de l'homme mais dans les faits, on suit froidement les intérêts politiques. C'est-à-dire stopper les flux de migrants vers l'Europe. Les réponses du gouvernement fédéral sont relativement claires. Berlin sait que les droits de l'homme sont massivement bafoués dans ces pays. Il ne nie pas. Malgré ça, on continue."

L'Italie veut 10 milliards d'euros

Cette semaine, l'Italie, une des terres d'arrivée de migrants africain, a accueilli 40 chefs d'Etat du continent. Rome a dit vouloir aller plus loin que le sommet de la Vallette. Le chef du gouvernement Matteo Renzi a proposé un plan de 10 milliards d'euros qui pourraient être financés par des emprunts ou des obligations européennes. L'objectif est de lancer des projets de développement dans les sept à huit pays africains d'où partent la majorité de migrants. Et ce en échange d'une plus grande maîtrise des flux migratoires de la part de ses homologues africains. Ces derniers ont plaidé pour le maintien des canaux d'immigration légale.

Le chef du gouvernement italien a organisé à Rome un sommet italo-africain.
Le chef du gouvernement italien a organisé à Rome un sommet italo-africain.Image : Reuters/D. Zammit Lupi