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Berlin-Neukölln: halte à la violence

Silke Mehring, Carine Debrabandère31 mars 2006

A partir d’aujourd’hui, le collège Rütli sera placé sous surveillance policière. Décision des autorités de la ville de Berlin où ce collège situé dans le quartier défavorisé de Neukölln est confronté depuis des mois à une montée de la violence.

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Le collège Rütli à Berlin
Le collège Rütli à BerlinImage : picture-alliance / dpa/dpaweb

Ce sont en fait les enseignants du collège Rütli du quartier populaire de Neukölln qui ont lancé un SOS en direction de la police berlinoise. Dans une lettre rendue publique hier les professeurs, unanimes, déplorent les actes de violence quotidiens et le manque de respect des élèves. Une agressivité que confirme Tania…

« Les élèves, les jeunes, ils trouvent que c’est cool la violence, l’agressivité. Ils trouvent ça bien. Ils n’arrêtent pas de se bagarrer. C’est la loi du plus fort. »

Au collège Rütli, 80% des élèves sont issus de l’immigration. La presse allemande fait part de conflits entre la communauté arabe qui opprimerait la communauté turque. Peu importe toutefois l’origine, les élèves sont surtout confrontés au manque de perspective…

« Les élèves, ils lancent des papiers et des stylos partout à travers la classe. Bon, je trouve pas ça OK, mais pour vous dire la vérité, je m’en fiche de tout ça. Je vais quasiment plus à l’école. Ça n’a pas de sens. »

La situation au collège Rütli est au cœur des débats en Allemagne, car elle reflète l’échec de la politique d’immigration pratiquée ces dernières décennies par les différents gouvernements. Heinz Buschkowsky, le maire du quartier berlinois de Neukölln

« Dans ce genre de quartiers, nous sommes confrontés au problème suivant : la plupart des élèves sont issus de milieux qui n’adhèrent pas forcément à nos valeurs. Les parents vivent le plus souvent selon leurs propres traditions, comme dans leur village d’origine. Seulement voilà, les enfants, eux, ont grandi dans une grande ville. Ils rejettent les traditions ancestrales, mais ne suivent pas non plus d’autres modèles. Ils sont désorientés. Alors, c’est la rue qui gagne, la loi du plus fort. »

En Allemagne, on a peur de l’effet boule de neige des émeutes de novembre dernier dans les banlieues françaises. Pour le moment, des mesures d’urgence ont été prises : le collège Rütli sera bientôt doté de deux travailleurs sociaux issus de l’immigration et de deux psychologues. D’autres établissements disposent de cellules de dialogue et de médiateurs pour désamorcer l’escalade de la violence.