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Big Brother sauce bruxelloise

Jean-Michel Bos8 novembre 2007

L'Union européenne a adopté un dispositif antiterroriste inspiré du modèle américain. En particulier pour ce qui concerne la conservation des données privées des passagers aériens.

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L'Europe veut instaurer un contrôle accru des passagers aériens en provenance des pays tiers
L'Europe veut instaurer un contrôle accru des passagers aériens en provenance des pays tiersImage : AP

Actualité

La Commission a présenté mardi une série de propositions qui visent à réglementer l’utilisation d’Internet, qui portent sur la sécurité en matière d’explosifs et qui surtout visent à instaurer un système européen d’échange des données des passagers aériens. Un système directement inspiré de celui mis en place aux Etats-Unis et contre lequel la Commission avait pourtant bataillé durant des mois au motif qu’il ne respectait pas les libertés individuelles. La Commission propose ainsi que les données personnelles tels les noms, l’adresse, le numéro de téléphone, celui de la carte de crédit du passager et son itinéraire, soient conservées pendant treize ans. Ces mesures ne concerneront pas les vols intra-européens mais ceux entre un Etat membre et un pays tiers.

La Commission a aussi rendu mardi un rapport annuel assez critique sur l’avancée des réformes dans les pays candidats à l’adhésion comme la Turquie et la Croatie. Il reste aussi encore beaucoup à faire dans les autres pays des Balkans. En revanche, Oli Rehn a appelé les Européens à tenir leurs promesses envers la Turquie et à ne pas fermer la porte des négociations. Particulièrement visée : la France et le commissaire Oli Rehn a d'ailleurs fait passer ce message en français lors de la conférence de presse consacrée à ce sujet.

Revue de presse

Xénophobie en Italie : notre revue de presse de Matilde Auvillain à Rome.

Reportage

Semaine du goût, Journée Européenne de l’alimentation saine…les campagnes de sensibilisation se multiplient pour combattre le fléau moderne du surpoids, en particulier chez les adolescents. Un tiers des enfants européens sont en effet en surcharge pondérale. C’est donc pour pointer du doigt ce phénomène, pour parler bien manger et alimentation saine, que la Commission a lancé cette semaine les Journées de l’alimentation de qualité. Elisabeth Cadot s’est donc adressée à un homme de l’art. Un cuisinier, membre de l’association européenne Eurotoques qui milite pour une meilleure alimentation.

Il est six heures du soir, pour la plupart l’heure du retour à la maison après une journée de travail. Au Börsenrestaurant, le restaurant de la Bourse à Cologne, au contraire, les cuisiniers ont revêtu leur tablier blanc pour commencer le travail. Le tout sous l’œil vigilant du patron, Erhard Schaefer. Les tempes grises, 35 tables de gourmet à servir, ce chef pourrait se satisfaire de sa réussite. Mais Ehrard Schaefer, comme d’autres membres de l’association Eurotoques, fondée par Paul Bocuse, veut aussi amener les jeunes à découvrir si ce n’est les secrets, du moins quelques principes de base de la bonne cuisine. Cette semaine justement, il a plannifié comme chaque année, de recevoir quelques jeunes de 10-11 ans : « A l´occasion de la journée européenne de l´alimentation saine, explique-t-il, nous proposons divers plats réalisés par des jeunes avec notamment un dessert aux pommes puisque c´est la saison. Nous les apprêterons en sorbet. »

Ehrard Schaeffer fait également une sorte de test dont les résultats sont assez inquiétants : « Je fais toujours un face à face avec un produit industriel. Je pose aux jeunes la question : que préferez-vous? La moitié environ préfère le produit industriel, attirés par les exhausteurs de goût qu´il contient. C´est exactement ce contre quoi nous œuvrons. Il faut ramener les jeunes vers les saveurs naturelles. »

Surpoids et carences

Chips, glaces, boissons sucrées, produits industriels trop salés ou trop sucrés, graisses, alcools… la liste est longue des aliments qui séduisent par leur goût marqué ou tout simplement parce qu’ils simplifient la vie. Seul ennui : ils sont tout, sauf bons pour la santé. A petite dose, pas de problème. Au-delà, les conséquences peuvent être graves comme l’explique Sabine Ellinger, chercheur à l’Institut de Nutrition humaine à Bonn :

« Il y a en effet une série de maladies qui est liée en partie ou en totalité à l’alimentation. Lorsque l’on absorbe plus de calories qu’on n’en consomme, cela finit par provoquer une prise de poids. Mais il se peut aussi que l’absorption d’éléments nutritifs ne corresponde pas aux besoins ou ne soit pas appropriée. Et dans ce cas là il n’y a pas surpoids mais au contraire déficit. Il s’agit alors d’une alimentation déficiente qui provoque des carences. »

Plus de 5 millions de jeunes en Europe sont obèses. Tendance à la hausse. Les campagnes se multiplient mais la diététique reste une discipline de « parent pauvre », peu connue des médecins ou du grand public. Alors faut-il s’alarmer ? « Cela a déjà conduit à une augmentation des diabètes de Type 2 parmi les jeunes, explique Sabine Ellinger. Normalement ce diabète est une maladie qui touche les personnes âgées, voire très âgées, et pas les enfants et les jeunes. Mais justement le surpoids et le manque de mouvement, en empêche la consommation des calories, favorisent le diabète. »

Une cuisine saine mais à petit prix ?

Alors comment manger mieux en évitant le fast-food ? Est-il possible de réussir la quadrature du cercle : une cuisine de qualité mais à bon marché ? « Il y a des repas très sains et faciles à faire à partir de produits de base, assure le chef Ehrard Schaeffer. On peut par exemple préparer une omelette aux herbes et l´accompagner d´une salade de mâche et d´une pomme de terre. C´est simple et très bon ».

Simple et très bon sans doute. Mais c’est oublier les habitudes culturelles ou les pesanteurs. Et la prise de conscience est particulièrement difficile. Même chez les enfants…C’est la constatation de Sabine Ellinger : « Il est important que l’on commence dÈs le jardin d’enfants È sensibiliser les enfants È une alimentation saine. Les campagnes en milieu scolaires sont certainement importantes - mais elles ne sont pas toutes couronnées de succès. Récemment, la Société allemande de nutrition a cité le cas d’un programme qui avait introduit des fruits à la place de sucreries dans des écoles européennes. Une fois le programme terminé les enfants ont tranquillement repris leur consommation de sucreries car les fruits proposées n’étaient plus gratuits. Cela montre peut-être qu’il faut démarrer ce genre de campagne plus tôt et pas seulement lorsque les enfants ont déjà onze ans… »

Qu’on se rassure : pas question de mettre au pilori la simple barre de chocolat du goûter! Mais à condition de ne pas oublier les fruits et les légumes…