Bilan du sommet de l'APEC
20 novembre 2006La tageszeitung regrette que le forum de l’APEC ait perdu sa fonction d’origine de sommet commercial. Depuis le 11 septembre 2001, écrit le journal, l’APEC est devenu un forum de débat sécuritaire, dans lequel la lutte contre le terrorisme prend de plus en plus de place. Certes, les questions sécuritaires jouent un rôle important dans les échanges commerciaux, mais ce n’est pas une raison pour mettre de côté les débats économiques.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung tire un bilan radicalement différent du sommet puisqu’elle concentre son commentaire sur le commerce justement. Le Forum de l’APEC réclame la reprise des discussions sur le commerce mondial. Il faut que les appels soient enfin suivis par des actes, estime le journal. Les discussions ont été suspendues il y a quatre mois parce qu’aucune des parties n’était prête à faire de concessions supplémentaires. Il incombe maintenant aux Américains de faire des propositions concrètes sur la réduction des subventions agricoles.
La Süddeutsche Zeitung revient sur le rôle de George W. Bush dans ce sommet. Quinze jours après le revers électoral des Républicains, l’apparition de Bush au Vietnam donne l’impression qu’il fuit toute critique envers sa politique. Son attitude défensive n’était sans doute pas la meilleure pour consolider les prétentions américaines de leadership. Certes, les vingt autres chefs d’Etats et de gouvernements ont suivi Bush dans la volonté de reprise des discussions sur la libéralisation du commerce mondial. Le président américain n’a toutefois pas réussi à convaincre ses partenaires chinois, russe, japonais et sud-coréen de montrer un front uni face à la Corée du Nord.
Die Welt voit les choses différemment : certes, les Etats-Unis ne sont pas parvenus à obtenir la diabolisation des nord-coréens, mais les 21 membres de l’APEC ont adopté une résolution commune en appelant la Corée du Nord à reprendre les négociations. Le test du 9 octobre a secoué brusquement les pays d’Extrême-Orient, et tout particulièrement la Chine et les Etats-Unis. Quels que soient les désaccords qui règnent entre Washington et Pékin, ils sont au moins d’accord sur une chose : la Corée du Nord ne doit pas devenir une force nucléaire. Conclusion : le petit dragon rouge qui fait joujou avec les armes nucléaires oblige les grandes puissances à la Realpolititik.