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Blair a-t-il menti?

29 janvier 2010

L'ancien Premier ministre britannique Tony Blair a débuté ce matin son témoignage très attendu devant la commission d'enquête sur la participation de la Grande-Bretagne à la guerre d'Irak en 2003

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Tony Blair devant la commission d'enquête aujourd'hui à Londres
Tony Blair devant la commission d'enquête aujourd'hui à LondresImage : picture-alliance/dpa

La commission d'enquête qui auditionne aujourd'hui Tony Blair va tenter de savoir si l'ancien Premier ministre a manipulé ou exagéré les informations dont il disposait sur la menace présumée d'armes de destructions massives. On se souvient que c'est sur cet argument que les Britanniques et les Américains ont insisté pour justifier leur invasion de l'Irak en 2003.

"Cette nuit, des soldats britanniques sont engagés dans les airs, sur terre et sur mer. Leur mission : chasser Saddam Hussein et lui retirer ses armes de destructions massives" : c’était Tony Blair le jour de l’invasion, le 20 mars 2003. Celui-ci avait alors soutenu devant son opinion publique la thèse américaine selon laquelle l'Irak aurait disposé d'armes de destructions massives comme des armes chimiques, biologiques ou même nucléaires.

Armes de disparition massive

Le problème, c'est qu'une fois la guerre engagée et le pays envahi, les inspecteurs de l'ONU dépêchés sur place n'ont pas trouvé la moindre trace d'armes nucléaire ou biologique. Elles sont devenues les fameuses armes "de disparition massive" comme on a pu le dire avec ironie à l'époque.

Certes, l'Irak disposait d'armes chimiques puisque l'armée irakienne les avait utilisé en 1987 durant la guerre contre l'Iran, ou bien un an plus tard lors du bombardement du village kurde de Halabja qui avait causé la mort d'au moins 5000 civils. Mais l'argument principal qui consistait à dire que l'Irak pourrait envoyer un missile chargé d'une tête nucléaire, par exemple sur Israël, a sans doute été exagéré pour justifier la guerre. Malgré tout, interrogé le mois dernier par la BBC, Tony Blair semblait ne rien regretter : "Je pense toujours qu'il était juste de chasser Saddam Hussein. Même si apparemment on aurait dû trouver d'autres arguments sur la nature de la menace".

Mais le premier coup de théâtre de Tony Blair aujourd'hui a consisté dans le faitqu'il a commencé par nier le sens de ce qu'il avait dit dans cet entretien accordé à la BBC. Tony Blair a donc commencé par affirmer devant la commission d'enquête qu'il avait accepté de participer à la guerre en Irak non pas pour chasser Sadam Hussein mais parce que celui-ci violait les résolutions de l'ONU. Comme souvent, le diable est dans les détails.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Fréjus Quenum