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Blog, justice, secret et trahison

Sandrine Blanchard5 août 2015

Les journaux allemands reviennent sur la décision du ministre de la Justice, Heiko Maas, de limoger le procureur général Harald Range. Et sur le "clean power", plan de protection du climat aux Etats-Unis.

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Reaktionen auf netzpolitik.org.Ermittlungen
La presse fait ses choux gras de l'affaire Range/Maas/NetzpolitikImage : Arnd Riekmann (ARIK)

Tout a commencé en début de semaine, quand le procureur général Harald Range avait accusé son ministre de tutelle, Heiko Maas, de s'immiscer dans l'enquête pour " trahison de secrets d'Etat" initiée en mai contre les blogueurs de Netzpolitik.org qui s'intéressaient de près aux services de renseignement allemands.

Mise en scène du martyre

Pour die tageszeitung, le procureur général met en scène sa mise à pied de façon à faire figure de martyr. En réalité, un procureur général n'est pas indépendant, c'est un fonctionnaire politique. Et en l'occurrence, rappelle la taz, Harald Range devait son poste à son adhésion au parti FDP, celui de la ministre de la Justice de l'époque où il a été choisi.

La Süddeutsche Zeitung estime aussi que l'attaque du procureur envers le ministre était une incitation à le limoger. « Parfois, il n'y a pas d'autre alternative », écrit le quotidien de Munich. Si le ministre de la Justice n'avait pas pris cette décision, il aurait perdu toute crédibilité. Dans les faits, le ministre est le supérieur hiérarchique du procureur général. Et aucun chef ne peut tolérer d'être attaqué de la sorte, sans avoir été prévenu, et par médias interposés.

Deutschland Harald Range und Heiko Maas
Harald Range et Heiko Maas, deux figures de la justice allemandeImage : picture-alliance/dpa/R. Wittek/B.v. Jutrczenka

Die Welt critique quant à lui le ministre Heiko Maas et qualifie le traitement réservé au procureur général de « populiste ». S'il trouvait que les enquêtes de Harald Range étaient absurdes, il n'avait qu'à y mettre un terme plus tôt.

Le roi de la comm' est américain

Les éditorialistes analysent également le « clean power », cette politique pour la protection du climat prônée par Barack Obama.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung note que, d'un point de vue politique, le président américain ne s'intéresse pas beaucoup à l'Europe. Mais dès qu'il s'agit de climat, Barack Obama se meut en « Européen ». D'ailleurs le quotidien relève que l'accueil réservé à ses propositions pour limiter les émissions de gaz à effet de serre est plus chaleureux en Europe qu'aux Etats-Unis. Et la FAZ d'espérer que le président américain saura convaincre d'autres dirigeants de se conduire aussi « en Européens ».

USA Texas Symbolbild Klimawandel Dürre
Certaines régions des Etats-Unis sont régulièrement touchées par la sécheresse (ici: le Texas)Image : picture-alliance/AP/T. Gutierrez

Plusieurs pages sont consacrées aux projets de Barack Obama dans la taz. Le journal rappelle que le président des Etats-Unis a pris un décret pour imposer ses idées, malgré le poids des lobbyistes et les critiques de l'opposition. Le hic, c'est que la contestation pourrait durer pendant des mois jusqu'à arriver devant la Cour suprême. De plus, son successeur à la Maison Blanche peut très bien adopter un nouveau décret qui abroge celui d'Obama et le pays repartirait de zéro.

die tageszeitung glose par ailleurs sur l'art rhétorique du président américain qui a déclaré : « Je suis persuadé qu'aucune autre difficulté ne représente de danger aussi grand pour notre avenir – et là Obama introduit une pause, balaie l'assemblée du regard avant de poursuivre – et pour l'avenir des générations futures – nouvelle pause – que le changement climatique ». Une façon de dire « Je ne veux pas que mes enfants ne puissent plus voir de glaciers », traduit la taz. Avant de conclure par: « Lorsque le monde doit relever ses plus grands défis, l'Amérique est en tête ». Là, Obama vient d'inventer le patriotisme écolo, écrit la taz, qui admet cependant qu'en Europe, quand Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, ou Angela Merkel, la chancelière allemande, parlent de protection du climat, ils ont le charme d'une femme au foyer provinciale qui serait sous valium. Alors oui, l'Amérique est en tête, au moins pour ce qui est de la communication.