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Bombardement d'un camp de réfugiés à Kana au Liban

31 juillet 2006

Les journaux allemands reviennent largement sur le bombardement de Kana, au Liban, par l’armée israélienne. Bombardement qui a coûté la vie à au moins une cinquantaine de civils, dont plus de la moitié d’enfants. Après cette attaque vivement condamnée par la communauté internationale, la presse allemande s’interroge sur les moyens de parvenir à cessez-le-feu durable dans la région.

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Recherche de victimes dans les décombres à Kana
Recherche de victimes dans les décombres à KanaImage : AP

La tactique de guérilla du Hezbollah est bien connue, écrit die Welt. Ses combattants tirent des roquettes vers les villes israéliennes depuis des habitations privées et stockent leurs armes dans des caves et des garages. Ce qui peut expliquer pourquoi Israël s’en prend à des civils, ou à des personnes qui se font passer pour tels. Car les combattants du Hezbollah ne portent pas d’uniformes. Mais la connaissance de tous ces éléments devient caduque quand le nombre des victimes dépasse un certain niveau. L’opinion publique est indignée par la mort de dizaine de réfugiés dans le village de Kana, et elle a raison. Une démocratie telle qu’Israël ne devrait pas commettre des erreurs d’une telle ampleur.

Une fois déjà par le passé, un massacre involontaire à Kana a représenté un tournant dans un conflit militaire avec le Hezbollah, rappelle la Frankfurter Rundschau. En avril 1996, quand plus d’une centaine de réfugiés du sud Liban avaient péri sous les tirs d’artillerie israéliens. Le choc causé par la mort de plus de 50 civils à Kana pourrait avoir un effet similaire.

La Süddeutschte Zeitung voit les choses différemment. De même que lors de l’attaque d’un poste d’observateurs de l’ONU, le bombardement de Kana prouve qu’Israël mène une guerre dépourvue de stratégie, écrit le quotidien. Consciemment ou par négligence, l’état hébreu a non seulement causé la mort de civils innocents, mais aussi réduit à néant la meilleure chance d’une solution politique rapide.

Dans ce conflit, tout comme les méthodes de guerre, le nombre de victimes est lui aussi asymétrique, remarque la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le Liban a en effet beaucoup plus de morts à déplorer qu’Israël. Pour sortir de la crise, il serait grand temps d’impliquer les Syriens, poursuit le journal. Damas a fait comprendre qu’il était prêt à des discussions. La maîtrise du Hezbollah, que le Liban ne peut pas assurer tout seul, est difficilement concevable sans les Syriens. Malgré le retrait de ses troupes l’année dernière, Damas n’a jamais cessé de faire valoir son influence au Liban. Il faudrait maintenant découvrir quel prix politique le régime de Bachar al-Assad exige pour participer à la mise en place d’un cessez-le-feu et pour maîtriser le Hezbollah à long terme.