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Bons baisers de Londres

Anne Le Touzé24 janvier 2013

David Cameron fait la une de nombreux quotidiens. Le Premier ministre britannique a jeté un pavé dans la mare européenne en annonçant la tenue, en 2017, d'un référendum sur le maintien du Royaume-Uni de l'Union.

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Mardi, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, on commémorait chaudement à Berlin l'époque des pères fondateurs de l'Union européenne. Le lendemain, Londres a rappelé brutalement la froideur du mois de janvier en annonçant ce référendum. Néanmoins, concède le journal, s'il est vrai que David Cameron exerce une certaine forme de chantage auprès de ses partenaires européens, son analyse n'est pas fausse. La réorganisation de la zone euro a des conséquences sur tous les pays membres de l'Union, la compétitivité laisse à désirer et on ne peut pas nier que les citoyens européens s'éloignent de plus en plus de l'« Europe » et de ses institutions.

Angela Merkel en désaccord avec David Cameron, une situation récurrente. Sur cette photo, en novembre 2011, c'est la marche à suivre dans la crise de l'euro qui est au centre du débat.
Angela Merkel en désaccord avec David Cameron, une situation récurrente. Sur cette photo, en novembre 2011, c'est la marche à suivre dans la crise de l'euro qui est au centre du débat.Image : ODD ANDERSEN/AFP/Getty Images

« Cameron met le doigt là où l'Europe a mal », titre Die Welt pour qui le Premier ministre britannique a prononcé un discours « libérateur ». Selon le journal, David Cameron n'est pas antieuropéen lorsqu'il appelle à débattre des changements fondamentaux qui s'opèrent au sein de l'Union. Il ne l'est pas non plus lorsqu'il dénonce un appareil administratif sclérosé, fait de règlements et de directives qui sapent la créativité, et pas seulement dans le domaine économique. Face à ceux qui taxent les Britanniques d'égoïstes, Die Welt préfère la position d'Angela Merkel qui, sobrement, a rappelé que tout n'est qu'une question de compromis.

Pour die tageszeitung, l'émoi suscité par ce discours dans les capitales européennes est exagéré, car les paroles de David Cameron étaient avant tout destinées à son électorat. Après tout, rien ne s'oppose à ce que Bruxelles rende à Londres certaines prérogatives. Cela ne signifierait pas pour autant la fin de l'Union européenne. Fort de son succès, le Premier ministre britannique pourrait alors plaider pour le maintien de son pays dans l'Union lors du référendum en 2017. Mais la stratégie de Cameron est risquée, prévient le quotidien. La promesse d'un référendum va entretenir l'incertitude pendant presque cinq ans, chose que les investisseurs n'aiment pas du tout. Et un désamour des investisseurs aurait des répercussions sur l'économie britannique, ce qui pourrait coûter cher aux conservateurs lors des prochaines élections.

L'Europe n'échappera pas à un débat nécessaire sur son avenir, même en traitant la Grande-Bretagne comme un paria, estime quant à elle la Süddeutsche Zeitung. La diversité des points de vue compose la réalité européenne. Un dialogue ouvert et juste entre intégrationnistes allemands et français et eurosceptiques britanniques pourrait contribuer à rétablir l'équilibre. David Cameron a réaffirmé son engagement européen. Il serait injuste de lui tourner le dos, conclut le quotidien.