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Bouleversement du paysage politique grec

7 mai 2012

Après les élections législatives dimanche en Grèce, le paysage politique a radicalement changé. Les deux grands partis qui, depuis des décennies, dominaient traditionnellement le pays, ont essuyé un sérieux revers.

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Le Parlement grec, à Athènes
Le Parlement grec, à AthènesImage : dapd

Les conservateurs du parti "Nouvelle démocratie" (ND) et les socialistes du Pasok ont respectivement recueilli 19% et 13% des voix.

À eux deux, ces piliers de la coalition sortante n'ont donc remporté que 32% des suffrages, soit 149 sièges sur 300, à deux sièges de la majorité absolue. Cinq autres partis ont franchi le seuil requis pour avoir des députés au Parlement.

En fait, le grand vainqueur de ces élections législatives grecques est le parti Syriza, le parti de la coalition de la gauche radicale qui, avec un peu moins de 17% des suffrages, devient la deuxième force politique du pays, juste après les conservateurs du parti Nouvelle démocratie et avec plus de 3 points et demi d'avance sur les socialistes du Pasok. Les autres partis qui font leur entrée au Parlement d'Athènes sont les Grecs indépendants (10,6%), le Parti communiste grec (8,5%), le parti ultranationaliste d'extrême droite "Aube dorée" avec presque 7% des suffrages et la Gauche démocratique (6,1%).

Or, ces cinq partis qui seront représentés au Parlement sont hostiles aux mesures d'austérité imposées par l'Union européenne et le Fonds monétaire international. Ainsi Alexis Tsipras, le chef de la "Coalition de la gauche radicale", le parti Syriza, a proclamé devant la foule de ses partisans à Athènes :

Griechenland Wahlen 2012 Linke Alexis Tsipras
Alexis TsiprasImage : picture-alliance/dpa

« Ce résultat électoral est un message de changement pour la Grèce et pour toute l'Europe. Les peuples d'Europe ne doivent pas accepter la barbarie des programmes d'austérité. Les dirigeants politiques de l'Europe, et avant tout Angela Merkel, doivent reconnaître la défaite de la politique d'austérité. »

Le président grec Karolos Papoulias reçoit ce lundi même (7 mai 2012) le chef du parti conservateur Nouvelle démocratie, Antonis Samaras, pour lui confier la mission d'essayer de former un nouveau gouvernement. Antonis Samaras a lancé un appel à l'unité :

Griechenland Antonis Samaras
Antonis SamarasImage : picture-alliance/dpa

« Nous voulions un mandat fort. Les Grecs en ont décidé autrement. Je respecte ce message... Nous sommes prêts à endosser la responsabilité pour un gouvernement de salut national, avec deux objectifs principaux : le maintien de la Grèce dans la zone euro et la renégociation du pacte de réformes pour promouvoir la croissance et soulager notre société. Cette proposition s'adresse à toutes les forces politiques du pays… »

Au vu de l'éclatement du paysage politique grec, les négociations des conservateurs pour former une coalition gouvernementale s'annoncent pour le moins compliquées. En cas d'échec, les Grecs pourraient bien être de nouveau appelés à se rendre aux urnes dès le mois prochain.

Auteur : Philippe Pognan
Édition : Cécile Leclerc