1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Bouter la corruption hors du Ghana

23 juin 2017

Pour de nombreux Ghanéens, le pouvoir de Nana Akufo-Addo ne se montre pas pressé de lutter contre la corruption. Voilà pourquoi ils ont décidé de se mobiliser pour contraindre le président à respecter ses promesses.

https://p.dw.com/p/2fEYh
Future Now Projekt Viren2 Bushmarket Bild 7
Image : DW

"Là où il y a la pauvreté les gens deviennent impatients"

Au Ghana, les appels à lutter contre la corruption sont de plus en plus fréquents. En mai, des centaines de manifestants sont descendus dans les rues d'Accra la capitale ghanéenne, pour rappeler au président Nana Akufo-Addo d'honorer ses promesses de campagne visant à faire reculer la corruption.

Elu en décembre dernier, le président Nana Akufo-Addo a très vite essuyé les critiques vis-à-vis de son gouvernement composé de 110 membres. Un faux départ pour le président investi pour éradiquer la corruption et la mauvaise gouvernance. Mais Nana Akufo-Addo s'est justifié en affirmant que tout le monde allait travailler. "Ce ne sera pas les vacances", a-t-il affirmé.  Six mois plus tard, la colère gronde au sein de la population. Pierre Dagbo Godé juriste et analyste politique ivoirien : « Là où il y a la pauvreté, les gens deviennent impatients, parce qu'il avait fait la promesse avant d'être élu. Quand on regarde tout cela, on a l'impression que le président n'est pas capable de tenir ses promesses et c'est ce qui fait aussi que les populations ne veulent pas attendre »

Arbeiter demonstrieren in Accra
Les jeunes ghanéens se plaignent de chômageImage : DW/I. Kaledzi

Sous la pression de la rue

En mai, quelques centaines de Ghanéens ont manifesté leur mécontentement à Accra. Un rassemblement qui s'est tenu devant l'agence nationale anti-corruption afin d'exiger l'arrestation et la poursuite de ceux qui détournent l'argent public. Un ras-le-bol exprimé notamment après que des fonctionnaires ont été inculpés et incarcés pour la disparition de 1,2 milliards de cedi, soit 224 millions d'euros.

Nana Sarpong, porte parole de "OccupyGhana" une organisation qui milite pour la bonne gouvernance : « L'objectif revient au gouvernement d'apporter la lumière sur les suspects, surtout que  les rapports sur les anciens dignitaires ne sont pas transparents.»

Ghana oppositioneller Kandidat Nana Akufo-Addo
Nana Akufo-Addo a été élu président en 2016Image : picture-alliance/AP Photo/S. Alamba

Déjà des succès engrangés

Et ce groupe de pression citoyenne a commencé depuis l'an 2016 à porter les cas de corruption devant les tribunaux. Le juriste Pierre Dagbo Godé explique que pour l'instant, la justice ghanéenne a fait la preuve de son indépendance : « Je pense que si les organisations de la société civile, ont des preuves de tout ce qu'elles avancent sur la question de la corruption, de la transparence dans la gestion des deniers publics, alors je suis convaincu que la justice ghanéenne sera en mesure de rendre les décisions qui vont s'imposer à l'état ».

Pour remédier à ce malaise social, le pays doit revoir sa politique de redistribution des richesses nationales, indique aussi le juriste Pierre Dagbo Godé. Des richesses qui, par ailleurs, devraient s'accroître avec l'exploitation pétrolière.