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Bras de fer diplomatique Iran-occident

Anne-Julie Martin / Fréjus Quenum23 juin 2009

Téhéran accuse les occidentaux d'ingérence dans les affaires intérieures. Une accusation qui vise tout particulièrement la Grande-Bretagne. Mais pour l'instant la communauté internationale refuse de se taire.

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Image : AP/DW

Des associations d'étudiants iraniens avaient prévu de manifester aujourd'hui devant l'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran. Ils voulaient protester contre l'"ingérence" du pays. Les autorités approuvent le message mais le rassemblement a toutefois été annulé. Mais le message, Londres l'a déjà bien reçu. Vendredi, pendant la prière, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, l'avait violemment attaqué en dénonçant sa politique "perverse". Hier, le ministère britannique des Affaires étrangères a décidé de rapatrier les familles du personnel de l'ambassade. Et l'ambassadeur d'Iran à Londres va être rappelé pour consultations.


L'Allemagne et la France sont aussi dans le collimateur du régime. Mais pour Ulrich Wilhelm, porte-parole du gouvernement allemand, il n'est pas question de céder aux pressions. "Nous avons tous appelé au respect du droit international. Faire cela est en accord avec le droit public international, estime-t-il. Je peux par exemple rappeler que l'Iran fait partie des Etats qui a signé le pacte international relatif aux droits civils et politiques".


Plusieurs pays occidentaux ont appelé à la clarification des résultats de la présidentielle. Surtout, ils ont fait part de leurs préoccupations face aux violences perpétrées contre les manifestants. Le délégué aux Droits de l'Homme du gouvernement allemand Günther Nooke défend lui aussi cette prise de position : "Cette question d'ingérence ou de non-ingérence ne devrait pas être posée. Je me souviens très bien du temps de la RDA : parfois nous appréciions beaucoup lorsque Franz-Josef Strauß, par exemple, employait des mots très clairs à l'adresse de Honecker. Les dirigeants ont toujours ressenti cela comme de l'ingérence, mais les personnes concernées étaient parfois très heureuses que quelqu'un parle ouvertement".


Plutôt prudemment qu'ouvertement, Washington a encore parlé hier. Le message ici est un message de soutien. "Barack Obama a été ému par ce que nous avons vu à la télévision, en particulier par les images de femmes iraniennes qui se sont levées pour défendre leurs droits, pour parler à voix haute et être entendues", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs. Il n'a pas précisé si le président américain avait vu les images vidéos de Neda qui ont fait le tour du monde et sont devenues un symbole de la violence que connaît actuellement le pays.