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Bras de fer entre l'Iran et l'Union Européenne

Aude Gensbittel3 août 2005

l’aggravation de la crise sur le dossier nucléaire iranien fait l’objet de nombreux commentaires dans la presse allemande. Les journaux sont toutefois partagés quant à la situation.

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Centrale nucléraire d'Isfahan en Iran
Centrale nucléraire d'Isfahan en IranImage : AP

Menaces, dispute puis réconciliation, tout cela fait partie depuis longtemps du répertoire de base dans la crise sur le programme nucléaire iranien, écrit la Süddeutsche Zeitung. Les autorités iraniennes savent qu’elles inquiètent sérieusement l’occident avec leurs ambitions atomiques. Si l’Iran renonce à l’enrichissement d’uranium, il veut faire payer ce compromis le plus cher possible. Téhéran devrait toutefois faire attention de ne pas aller trop loin avec ce jeu-là, poursuit le quotidien. Même les Européens, qui cherchent à éviter des sanctions contre les mollahs, réagissent avec de plus en plus d’agacement. Il a fallu seulement un jour pour que la France – pour une fois en accord avec les vues du gouvernement américain – se mette à menacer de porter l’affaire devant le conseil de sécurité des Nations Unies.

La Berliner Zeitung voie les choses différemment : Téhéran attend des propositions sérieuses de la part de l’Union Européenne. Et ce le plus vite possible. Les représentants européens répètent constamment à l’Iran ce qui se passera si le pays refuse de coopérer. On parle plus rarement de ce qu’il pourrait recevoir en contrepartie. Qu’est ce qui empêcherait par exemple d’offrir à l’Iran des garanties de sécurité, ou bien d’entamer des négociations pour une zone sans armes nucléaires au Proche et au Moyen-Orient ? Sans doute le fait que de telles propositions se heurteraient à une grande résistance de la part des Etats-Unis.

Pour le Tagesspiegel, les positions des deux camps sont inconciliables. Il n’y a aucun compromis pensable entre ceux qui veulent continuer à fabriquer une bombe et ceux qui veulent les en empêcher. L’aggravation actuelle de la crise était donc inévitable. A présent, les Européens n’ont plus le droit de se contenter de compromis faciles. Et c’est particulièrement valable pour les Allemands, qui cherchent à obtenir un siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU, parce qu’ils veulent assumer plus de responsabilités dans le monde.

Le Mannheimer Morgen est plutôt sceptique face aux chances de réussite des négociateurs européens : ils n’ont rien en main pour convaincre les ayatollahs d’abandonner leurs projets nucléaires, écrit le journal. Un échec des négociations sur le dossier nucléaire pourrait marquer un tournant dangereux, car les Européens seraient alors hors jeu et le président américain George W. Bush se sentirait conforté dans sa puissance.