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Bras de fer sino-japonais

21 septembre 2010

Crise diplomatique entre Tokyo et Pékin. La Chine a suspendu dimanche ses contacts de haut niveau avec le Japon suite à un incident de pêche mineur de prime abord.

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Rencontre des chefs de la diplomatie en août 2010 : cette fois, c'est fini!Image : AP

Dimanche, la justice japonaise a prolongé la détention du capitaine d'un bateau de pêche chinois entré en collision avec des patrouilleurs nippons près d'îlots revendiqués par les deux pays. Depuis, Pékin a rompu ses relations avec Tokyo.

Première conséquence, les ministres des deux pays ne devraient plus se voir pendant un bon bout de temps. Toutes les rencontres qui étaient prévues dans les prochains jours ont été suspendues, notamment deux réunions importantes sur l'aéronautique et le charbon. Cette semaine, le premier ministre chinois Wen Jiabao et son homologue japonais Naoto Kan sont présents à New-York, où l'Assemblée générale de l'ONU fournit souvent l'occasion d'entretiens. Mais les chefs de gouvernement des 2e et 3e économies mondiales devraient soigneusement s'éviter. Ce matin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a en effet indiqué que l'atmosphère n'était « pas propice à une telle rencontre ».

Wen Jiabao Premier China
Wen Jiabao, premier ministre chinoisImage : AP

Sentiment anti-japonais dans la population chinoise

Preuve en est avec les manifestations anti-japonaises qui ont eu lieu à Pékin ce week-end. Il faut aussi dire que les souvenirs de l'occupation japonaise dans les années 30 et 40 sont toujours vivaces en Chine. Cette nouvelle tension rappelle également les événements de mars 2005. A l'époque, le révisionnisme observé dans des manuels d'histoire japonais avait provoqué de nombreuses manifestations côté chinois. Depuis, les relations entre les deux pays s'étaient améliorées, jusqu'à voir le président chinois Hu Jintao effectuer une visite officielle au Japon en 2008. Les leaders japonais avaient aussi arrêté de visiter le sanctuaire de Yasukuni, à Tokyo, où sont honorés des criminels de la Seconde Guerre mondiale, et les visites de touristes chinois au Japon avaient été facilitées.

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Naoto Kan, premier ministre japonaisImage : AP

Une coopération bilatérale mise à mal

Au cœur de ce bras de fer, les îlots de Senkaku en japonais ou Diaoyu en chinois, qui sont revendiqués par les deux pays et où le chalutier chinois a été arraisonné le 7 septembre. Ces terres inhabitées se trouvent dans une zone poissonneuse riche en hydrocarbures. Depuis l'incident maritime, Pékin exige "la libération sans condition" de son capitaine et menace d'exercer des "mesures de rétorsion" à l'encontre du Japon. Pour l'instant, les autorités japonaises restent inflexibles sur leur volonté de juger le capitaine selon leurs propres lois. Sa détention vient d'ailleurs d'être prolongée jusqu'au 29 septembre.


Auteur : Donatien Huet
Edition : Fréjus Quenum, Cécile Leclerc