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Bruxelles fait un geste pour les réfugiés

Elisabeth Cadot/dpa/afp9 octobre 2013

"L'Europe ne peut détourner la tête", a déclaré le président de la Commission européenne José Manuel Barroso en visite sur l'ile de Lampedusa en compagnie du chef du gouvernement italien Enrico Letta.

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Le président de la Commission européene en visite officielle à Lampedusa
Le président de la Commission européenne José-Manuel Barroso en visite à LampedusaImage : picture-alliance/dpa

Pour de nombreux habitants de l'île de Lampedusa, trop c'est trop. Et ils n'ont pas hésité à faire connaitre leur colère : "honte", "assassins", ont-ils crié au passage de l'escorte officielle où se trouvaient notamment le président de la commission européenne José Manuel Barroso et le chef du gouvernement italien Enrico Letta.

Les quelques 155 personnes qui ont pu être sauvées du naufrage sont en effet parquées dans un centre d'accueil aux conditions insalubres. Le maire de Lampedusa, débordé par la situation, a réclamé une visite sur place des dirigeants italiens et européens. Bref, les habitants de la petite ile de 6000 habitants se sentent abandonnés. Impuissants face aux tragédies qui se déroulent devant leur porte : depuis 1994, quelque 6800 personnes seraient mortes noyées au large de Lampedusa.

Le ministre de l'intérieur allemand Hans-Peter Friedrich à Luxembourg se prononce pour une ligne dure
Le ministre de l'intérieur allemand Hans-Peter Friedrich se prononce pour une ligne dure sur le droit d'asile en EuropeImage : picture-alliance/dpa

Politique d'asile inchangée

Face à cette situation dramatique, l'UE reste pourtant sur ses bases : malgré les critiques répétées des pays du sud de l'Europe, pas question de modifier l'accord dit de Dublin. Il prévoit que les pays d'arrivée des demandeurs d'asile traitent leurs demandes et soient responsables de leur hébergement. Ce qui soumet l'italie ou la Grèce à une énorme pression. Principal opposant à toute modification : l'Allemagne par la voix de son ministre de l'intérieur, Hans-Peter Friedrich. Une position qui a soulevé les critiques des ONG allemandes caritatives, comme Pro Asyl ou même celle du Président du Parlement européen, Martin Schulz, qui a réclamé plus d'engagement de la part de l'Allemagne pour accueillir les réfugiés.

Le naufrage d'un bâteau de migrants clandestins devant la côte italienne à Lampedusa : une tragédie à répétition
Le naufrage d'un bâteau de migrants clandestins devant la côte italienne à Lampedusa : une tragédie à répétitionImage : picture alliance/AP Photo

Reste que le président Barroso n'est pas venu à Lampedusa les mains totalement vide : "l'Europe ne peut se détourner de la tragédie de Lampedusa", a-t-il déclaré : Bruxelles va allouer 30 millions d'euros pour aider à reloger les réfugiés. Frontex, l'Agence de surveillance des Frontières européennes, met aussi la main à la poche : 2 millions d'euros supplémentaires pour l'Italie vont être débloqués. La commissaire européenne aux affaires intérieures, Cecilia Malmström, demande aux Etats membres plus de soutien financier pour Frontex. A l'heure des économies de dépenses publiques, il n'est pas sûr que cet appel soit vraiment entendu.