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Bruxelles hausse le ton dans le conflit gazier

Anne Le Touzé14 janvier 2009

On croyait le conflit gazier enterré depuis l'accord conclu entre la Russie et l'Ukraine. Mais les Européens attendent toujours la reprise des livraisons. Et commencent à perdre patience.

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Le transit du gaz russe par l'Ukraine n'a toujours pas repris, malgré l'accord sur l'envoi d'observateurs.Image : picture-alliance/ dpa

"La situation actuelle est aussi inacceptable qu'incroyable" : José Manuel Barroso est indigné. Devant les députés du Parlement européen à Strasbourg, le président de la Commission a estimé que "la Russie et l'Ukraine montrent qu'elles ne sont pas en mesure de remplir leurs obligations envers certains pays de l'Union européenne". Il faut dire que l'Europe est un peu le dindon de la farce dans ce conflit gazier. Par deux fois, les deux parties ont annoncé la reprise des livraisons de gaz vers les pays européens, par deux fois ces promesses n'ont pas été tenues. Pour Martin Schulz, chef du groupe social-démocrate au Parlement européen, Bruxelles s'est fait berner :

"Nous avons déjà eu le même petit jeu au début des années 2006 et 2007, c'était donc prévisible. Je pense que cette crise n'a pas été bien gérée."

Russland stimmt Abkommen über internationale Gas-Kontrolleure zu
Le 10 janvier, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a signé un accord avec l'UE représentée par Mirek Topolanek sur le rétablissement des livraisons de gaz...Image : picture-alliance/ dpa

Selon Martin Schulz, la Commission européenne et la présidence tchèque de l'Union européenne ont raté le coche dans la résolution du conflit, avec pour conséquence que l'Europe ne reçoit plus un mètre cube de gaz russe depuis une semaine. Le député conservateur Markus Ferber estime que la faute revient uniquement à Prague, qui n'a pas assez fait pression sur les Russes :

"Je suis très inquiet parce que Monsieur Topolanek, qui est maintenant président en exercice de l'Union européenne, a une grande aversion envers les responsables russes. Cela peut avoir des raisons historiques, mais en tant que président de l'Union européenne, on doit être capable de négocier raisonnablement avec Messieurs Medvedev et Poutine."

Il n'est pourtant pas facile de trouver un bouc émissaire dans ce conflit, puisque les deux parties continuent de se renvoyer la balle à coups de communiqués. Ce matin, le groupe énergétique russe Gazprom a affirmé que la société ukrainienne Naftogaz refusait de laisser transiter le gaz russe destiné à l'Europe. Kiev, de son côté, a accusé Gazprom de rendre techniquement impossible la circulation du gaz par son territoire.

Pendant qu'à Bruxelles, on cherche une sortie de crise, la Bulgarie, la Serbie et la Slovaquie continuent à avoir froid. Au Parlement européen, certains députés réclament une révision du partenariat stratégique mis en place avec la Russie. José Manuel Barroso a pour sa part menacé d'envoyer Gazprom et Naftogaz devant les tribunaux.