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Budget communautaire: l'enjeu est de taille

Yann Durand16 décembre 2005

Le sommet des dirigeants européens a débuté à Bruxelles sous le signe de difficiles négociations dont un succès serait pourtant dans l’intérêt de l’Allemagne. Mais au-delà de la question du budget communautaire 2007-2013, se pose aussi celle de la cohésion au sein de l’Union élargie. D’aucun estime même qu’un accord serait néfaste. La presse allemande ce matin est partagée sur le sujet.

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Tony Blair face à l'Europe
Tony Blair face à l'EuropeImage : AP

"La force d’intégration de l’idée européenne dépens désormais de la capacité de trouver un compromis", a déclaré Franz-Walter Steinmeier, le ministre allemand des affaires étrangères. "Il se trompe", affirme le quotidien Die Welt. Le marchandage ne fera qu’accroître la méfiance des citoyens à l’égard de tels sommets. L’intégration ne peut résulter que d’une démocratisation dans le partage du pouvoir, une réduction des prérogatives de la bureaucratie bruxelloise et la fin du feuilleton de l’élargissement.

Pourtant à l’issue du 1er jour, les chances de parvenir à un accord ne sont pas mauvaises, du moins si l’on en croit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Paris et Varsovie sont les principaux détracteurs de Londres. Les autres pays membres sont en revanche plutôt favorables, y compris les nouveaux venus à l’instar de la Slovaquie qui qualifie la proposition anglaise de "bonne base" ou l’Estonie, laquelle y voit même "un progrès".

Effectivement le calcul des britanniques pourrait s’avérer payant selon la Frankfurter Rundschau. Les pays contributeurs peuvent se satisfaire d’un budget amoindri car ils auront moins à débourser, quant aux receveurs, les dix nouveaux états-membres, un échec des négociations pourrait les pénaliser encore davantage. S’il ne s‘agissait que d’argent, un accord serait souhaitable ajoute le journal, mais si l’Europe veut être autre chose qu’une simple zone de libre-échange garnie de quelques conventions entre gouvernements, alors un succès du sommet serait une défaite pour les européens.

Pour ses débuts sur le parquet européen, on attend beaucoup d’Angela Merkel souligne la Tageszeitung de Berlin. Le rôle de la chancelière allemande dans l’obtention d’un compromis budgétaire doit être prépondérant. Et ce, dans son propre intérêt car si on ne s’entend pas lors de ce sommet, les débats peuvent se poursuivre jusqu’au début 2007, date à laquelle l’Allemagne endossera la présidence prévient le quotidien, qui rappelle que le Luxembourg avait déjà échoué dans cette entreprise et qu’un nouveau revers, au regard de la crise de la constitution et de la polémique de l’élargissement, continuerait d’affaiblir l’union européenne.