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Bujumbura nie les accusations de l'ONU

Antéditeste Niragira et Tamara Wackernagel22 septembre 2016

Le gouvernement burundais dénonce un rapport de l'ONU "politique et non technique" et affirme "qu'il n'y a pas un génocide en préparation". Le texte documente lui les violations et les abus des droits de l'Homme.

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Burundi Verhandlungen zwischen Regierung und Opposition
Image : UN

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Une société de plus en répressive, une impunité endémique et des cycles de violence qui se perpétuent sans relâche. Voilà quelques-unes des conclusions de ce rapport d'experts de l'ONU, auxquelles le gouvernement burundais est invité à répondre. Rien de vraiment nouveau. Mais cette fois-ci, les accusations sont détaillées. Au fil des nombreux mois d'enquête, les experts ont interviewé près de 227 personnes - des responsables gouvernementaux, des dirigeants politiques, des membres de la société civile à Bujumbura, Makamba et Gitega. Le ministre en charge des droits humains au Burundi, Martin Nivyabandi, s'inscrit en faux:

"Il s'agit ni moins ni plus que d'un rapport politique, au lieu d'être un rapport technique. Il serait prétentieux de dire que le Burundi est un paradis donc sans violations des droits de l'homme. Le gouvernement condamne avec la dernière énergie les auteurs des assassinats des personnes dont les corps sans vie sont retrouvés dans les rivières. Les enquêtes sont en cours pour identifier les coupables et ces derniers seront punis sévèrement. Nous réaffirmons qu'il n'y a pas un génocide en préparation par les institutions gouvernementales."

Les experts surveillés par les autorités

Les enquêteurs de l'ONU critiquent eux aussi l'attitude du gouvernement. Il y a d'abord la surveillance sur place, qui a mis des bâtons dans les roues des enquêteurs, puisque - je cite le rapport - les experts ont dû "s'abstenir de mener des enquêtes dans certains sites, pour protéger les témoins et les victimes". D'autre part, l'accès aux représentants du gouvernement s'est semble-t-il "détérioré au fil du temps". Par exemple, les rapporteurs avaient proposé de mettre à disposition du gouvernement "des capacités techniques pour documenter les fosses communes présumées dans le pays".

Burundi Gewalt ARCHIVBILD
Le rapport le dit très précisément: "la responsabilité pour la majeure partie de ces violations revient au gouvernement"Image : picture-alliance/dpa/D. Kurokawa

Le déni comme seule réponse

Aucune réponse n'avait été reçue, selon l'ONU, au moment de la finalisation du rapport. La seule réponse, c'est un déni général des violations et cela désole Zénon Nimubona, il est le président du parti PARENA, et aimerait que le gouvernement réponde point par point aux accusations: "Ce qui est un peu étonnant, c'est que le gouvernement, qui est censé être le garant des droits de l'Homme, est prompt à réfuter tout ce qui est dit contre lui, alors qu'il ne peut pas apporter la preuve que les droits de l'Homme ont été respectés pour les cas cités."

D'autant que le rapport le dit très précisément: "la responsabilité pour la majeure partie de ces violations revient au gouvernement". La page n'est pas près d'être tournée pour l'Etat burundais, puisque le rapport sera présenté au Conseil des droits de l'Homme mardi prochain. Le pouvoir burundais pourra alors répondre officiellement aux griefs onusiens.