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Bush désavoué

Yann Durand9 novembre 2006

La victoire démocrate aux élections américaines va forcer le président George Bush à mener une politique plus au centre. Une tâche, lors de ses deux dernières années de pouvoir, dont il pourrait s’acquitter avec moins de problème que prévu. Pourtant le désaveu de sa politique est clair. C’est en tous cas l’estimation de la presse allemande qui commente en outre les répercussions de ce scrutin sur l’Europe et plus particulièrement l’Allemagne.

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George W. Bush, peut-être pensif à l'idée de devoir composer avec les démocrates
George W. Bush, peut-être pensif à l'idée de devoir composer avec les démocratesImage : AP

Des peuples qui vivent en liberté et dans la prospérité ne provoquent pas de guerre. Les démocraties aiment la paix. Ainsi reprend la Süddeutsche Zeitung les propos que Georges Bush a dit et répété en six ans de maison blanche. La vision du président américain, d’un monde sans tyran visait toujours les autres, en particulier les despotes du proche et du Moyen-Orient, constate le journal, en ajoutant que cependant, après 45 mois harassants dans le désert, son message l’a rattrapé : son propre peuple refuse de suivre Bush, l’Amérique veut sortir de la guerre, de la guerre en Irak.

L’issue du scrutin dénote un changement d’opinion confirme la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La sécurité n’est plus le thème largement prédominant en politique et au sein de l’électorat. Certes on voit toujours dans le terrorisme un danger mais outre cela, le public à d’autres préoccupations. Et avec raison d’aucun de s’offusquer des affaires de corruption dans le camp républicain. George Bush a presque entièrement dilapidé le capital politique de sa réélection il y a deux ans, écrit plus loin le quotidien. Les dividendes qu’il en tire, particulièrement en Irak, sont infimes en regard des investissements en fonds public et en vies humaines. Néanmoins, avance la FAZ, il se pourrait qu’il soit capable d’un nouveau départ même avec un congrès majoritairement démocrate.

La Frankfurter Rundschau de son côté prédit des temps difficiles pour l’Europe. Car, en cas de retrait des troupes US de l’Irak à brève échéance, la question se pose de savoir qui devra stabiliser le pays. La police irakienne ne devrait pas être en mesure de le faire. Il ne reste donc qu’une mission de l’ONU, mais avec quels soldats ? s’interroge le journal, sachant que les conséquences pour l’Allemagne sont déjà visibles en Afghanistan : depuis le départ des marines, l’ISAF pousse la Bundeswehr à mobiliser des soldats aussi dans les zones dangereuses, en l’occurrence le Sud.

« Seule Laura aime Bush » titre la Tageszeitung de Berlin illustrant ainsi une photo du perdant embrassant sa femme. Il est ensuite question d’une autre femme car, selon la TAZ, si avec Nancy Pelosi, une libérale de gauche notoire endosse la direction de la Chambre des représentants, il serait cependant insensé de vouloir interpréter le vote de mardi comme un mouvement vers la gauche. Beaucoup de députés démocrates fraîchement élus sont aussi loin des idées de Michael Moore que leurs collègues républicains. D’autant que globalement ces dernières années aux Etats-Unis ont observe plutôt une évolution structurelle vers la droite.