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Côte d'Ivoire : le rapport sur les violences n'épargne personne

Julien Adayé (Abidjan)9 août 2012

La Commission nationale d'enquête sur la crise postélectorale a rendu son rapport. Pour cela, elle a recueilli les témoignages de plus de 15.000 personnes. Pro-Gbagbo et FRCI sont montrés du doigt.

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En juin 2011
Image : dapd

La présidente de la Commission nationale d’enquête sur les évènements de la crise postélectorale, Paulette Badjo, a remis mercredi 8 juillet ses conclusions au chef de l’État, Alassane Ouattara. Séance tenante, ce dernier, à son tour, les a remises à son Premier ministre Ahoussou Jeannot, avec la consigne ferme que la justice engage des poursuites contre les auteurs.

Paulette Badjo a dépeint à grands traits le tableau macabre des exactions commises en Côte d’Ivoire : « La Commission a relevé des cas de violations graves des droits de l'Homme et du droit international humanitaire, notamment des exécutions sommaires, des disparitions forcées, des viols, des cas de torture et des traitements inhumains et dégradants. Des arrestations massives et individuelles, arbitraires et illégales. »Les deux camps ont du sang sur les mains

Elfenbeinküste Laurent Gbagbo
Une vingtaine de figures du camp Gbagbo sont inculpées en Côte d'Ivoire en lien avec la crise postélectoraleImage : picture-alliance/dpa

Mais qui sont les responsables de ces exactions selon la Commission nationale d'enquête ? La réponse avec sa présidente Paulette Badjo.

« Nos investigations ont permis d'identifier ces acteurs avec divers niveaux d'implication dans les violations observées. Il s'agit notamment de forces conventionnelles - militaires, policiers, gendarmes - de combattants étrangers, mercenaires, de miliciens, de groupes d'autodéfense et d'autres civils. »

Les chiffres sont effroyables. Sur 3.248 personnes tuées, 1.452 meurtres ont été commis par "les forces pro-Gbagbo", 727 par les FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire) et 200 par les dozos. Le rapport épingle aussi "les groupes d’autodéfense" ou miliciens pro-Gbagbo.

Sur 15.875 personnes auditionnées par la Commission d’enquête - instance non-judicaire -, 13.344 se sont révélées être des victimes. Ces chiffres, a dit la présidente de la Commission d’enquête, sont en deçà de la réalité.