Catalogne, quel avenir ?
30 octobre 2017
La Süddeutsche Zeitung estime que "les défenseurs de l'indépendance de la Catalogne semblent bien avoir perdu leur grande bataille, ce qui était certain dès le début, parce qu'ils n'avaient pas de soutien extérieur, ni du côté de l'économie. Et à peine 40% de leur propre population seulement était favorable à leur cause", affirme le quotidien de Münich. En plus, les "rêveurs de Barcelone" ont totalement sous-estimé la dureté du gouvernement de Madrid, écrit le journal.
Du coup, ce projet d'indépendance catalane est voué à l'échec avant même d'avoir pris forme, pense aussi la Neue Osnabrücker Zeitung.
La Landeszeitung de Lüneburg note que le Premier Ministre espagnol, Mariano Rajoy, a imposé sa méthode intransigeante en destituant le parlement régional de Catalogne. A son avis, les élections régionales convoquées le 21 décembre par l'Etat espagnol et l'élection de députés démocratiquement légitimés constituent toutefois une chance de solution pacifique.
Les élections régionales, une chance?
D'un autre côté, la Rheinische Post observe que si les séparatistes catalans participent aux élections - comme ils l'ont d'ailleurs annoncé aujourd'hui - cela revient à accepter la nullité de la déclaration d'indépendance de leur parlement.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung est en revanche persuadée que les élections ne mettront pas un terme au conflit, même si le quotidien trouve positif que les séparatistes dépassent leurs réticences à participer aux élections. "Si les partisans de l'indépendance l'emportent, ce qui n'est pas exclu, ils auraient alors un réel mandat pour poursuivre leur objectif. Madrid serait obligé de réagir à leur demande, ce qui n'a pas été le cas jusqu'à maintenant", écrit la F.A.Z. Et s'ils perdaient, ils représenteraient toujours une minorité assez forte qu'une démocratie ne peut pas négliger.
Mais dans les deux cas de figure, Mariano Rajoy serait-il prêt à aller vers eux? C'est la question que se pose la F.A.Z.
Le salaire minimum toujours pas respecté
Au sujet de l'Allemagne, la Tageszeitung fait sa Une sur le salaire minimum, introduit le 1er janvier 2015 sous le mandat de la coalition sortante, grâce aux sociaux-démocrates. Depuis, les salariés les plus modestes gagnent davantage, souligne le quotidien. D'après l'office allemand des statistiques, cela concerne quatre millions d'emplois.
Seulement voilà, les employeurs ne manquent pas d'imagination pour contourner la règle, surtout dans les secteurs difficilement contrôlables, comme la construction ou la gastronomie, regrette la TAZ. Et le commentateur pense improbable que la future coalition à Berlin se batte avec plus d'énergie que la précédente pour faire appliquer ce salaire minimum, qui est d'ailleurs toujours trop bas pour que les salariés les plus modestes ne soient pas dépendants de l'aide de l'Etat quand ils seront à la retraite.