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Catharsis hongroise

Konstanze von Kotze23 mars 2009

A la Une des journaux aujourd'hui: l'annonce de la démission du Premier ministre hongrois et la polémique au sein de la grande coalition au sujet du constructeur automobile Opel

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Image : AP

Catharsis hongroise titre la Süddeutsche Zeitung. Le Premier ministre socialiste, Ferenc Gyurcsany, a offert samedi sa démission pour aider son pays à sortir de la crise économique et financière. Qu'on se le dise, note le journal, la Hongrie va mal. C'est l'un des pays les plus durement frappés par la crise en Europe de l'Est et les querelles de politique intérieure font avorter toute tentative commune pour en sortir. L'opposition conservatrice et nationaliste exacerbe la colère de la population qui menace de verser dans la violence et les pogroms. Et c'est dans cette situation précaire que le chef du gouvernement a choisi de partir. Cela l'élève au rang de patriote, estime le journal car malgré quelques réussites – insuffisantes - et le sang-froid dont il a fait preuve face à la crise, Ferenc Gyurcsany est devenu le symbole du désarroi et de la désagrégation de la société.

Protest in Ungarn nach Gyurcsanys Rücktrittsangebot
Manifestations après l'annonce de la démission de Ferenc GyurcsanyImage : AP


La Frankfurter Allgemeine Zeitung note pour sa part que Ferenc Gyurcsany tire malgré tout son épingle du jeu. Il sacrifie certes son poste de Premier ministre mais il se maintient à la tête du parti socialiste. Par ailleurs, en déclenchant la procédure de motion de censure constructive pour l'élection d'un nouveau Premier ministre, Ferenc Gyurcsany parvient non seulement à tenir le président hongrois à l'écart mais il contrecarre également le projet du grand parti d'opposition soit l'organisation d'élections législatives anticipées. Ferenc Gyurcsany remporte ainsi la palme d'or de la finesse tactique. Il y a cinq ans, il avait réussi à devenir Premier ministre sans avoir de mandat parlementaire. Aujourd'hui il va réussir à diriger le prochain chef du gouvernement en étant l'un des chefs de la coalition.

"Tapis rouge pour l'extrême droite" titre, die Tageszeitung. Guyrcsany se lance dans un jeu à double tranchant et c'est avant tout l'extrême droite et ces milices paramilitaires qui profitent du désordre politique ambiant. Rien que la semaine dernière, la Garde hongroise a accueilli 650 nouveaux membres. Interdire les extrémistes? Guyrcsany se refuse à le faire car leurs émeutes lui sont utiles. Elles ont au moins le mérite de détourner l'attention de la population sur autre chose que la misère économique dont il est, avec son gouvernement, en grande partie responsable.

Deutschland Wirtschaft Opel Logo
Image : picture-alliance/ dpa


A six mois des élections législatives en Allemagne, le sort d'Opel alimente chaque jour un peu plus la polémique au sein de la coalition des conservateurs et des sociaux démocrates, note Die Welt. Le ton monte et les partenaires de la coalition sont désormais passés à l'offensive sur le champ de bataille électoral. Pour le quotidien, l'ambiance actuelle est également révélatrice des tensions au sein de l'Union chrétienne démocrate. La fissure qui scinde la grande coalition n'est que le reflet d'une question, toujours la même, qui scinde également la CDU : vaut-il mieux privilégier la raison économique où l'illusion compatissante? Voilà la question. Répondez-y Madame Merkel !