1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

CDU : l'hécatombe dans le camp Merkel

22 juillet 2010

En moins d'un an, six alliés d'Angela Merkel ont quitté leur poste de ministre-président, c'est-à-dire de chef de gouvernement régional. Le dernier en date : le maire de Hambourg qui invoque des raisons personnelles.

https://p.dw.com/p/OOtw
Ole von Beust, le maire de la ville-Etat de Hambourg jette l'épongeImage : AP

Les rumeurs couraient depuis quelque temps, mais c'est effectif depuis hier soir : Ole von Beust, le maire de Hambourg, qui est en même temps le chef du gouvernement de la région éponyme, jette l'éponge. Ole von Beust quittera ses fonctions le 25 août prochain pour des raisons personnelles. La fatigue invoquent certains, l'échec de sa politique notamment dans le domaine de l'éducation soulignent ses détracteurs.

La première coalition CDU-Verts

Deutschland Hamburg CDU Grüne Koalition Ole von Beust
Ole von Beust a mis sur pied la première coalition entre chrétiens-démocrates et VertsImage : AP

Mais ce qu'il y a d'intéressant dans cette démission, c'est que Ole von Beust avait mis sur pied dans la ville-Etat de Hambourg la première coalition entre la CDU, le parti chrétien-démocrate dirigé par Angela Merkel, et les Verts. Une alliance contre nature à priori, mais qui pourrait booster la CDU, en énorme perte de vitesse sur le plan fédéral. "Pour le moment, pas de panique", souligne Christoph Ahlhaus, le successeur désigné du maire de Hambourg, ville de près de deux millions d'habitants qui forme à elle toute seule un Etat fédéral : « Je suis convaincu du fait que nous arriverons à poursuivre cette alliance fructueuse. Même s'il est très difficile d'emboîter le pas à Ole von Beust qui est l'architecte de cette alliance entre les conservateurs et les Verts. »

L'avenir d'Angela Merkel en question

Il s'agit du sixième chef de gouvernement régional issu de la CDU, le parti de la chancelière, qui quitte le pouvoir, pour des raisons diverses, certes. Mais tout le monde se demande si la chancelière allemande a encore autorité sur ses troupes, à l'instar d'Andrea Nahles, la secrétaire-générale du parti social-démocrate : „On a clairement affaire à une immense frustration au sein du parti dirigé par Angela Merkel. Lorsque que six présidents de région quittent leur poste en l'espace de dix mois, il y a de quoi se poser des questions. Au niveau fédéral, cette situation contribue à affaiblir Madame Merkel. »

Angela Merkel affaiblie donc, en grande partie à cause des coupes budgétaires qui passent mal. Berlin s'est lancé dans un plan de rigueur avec pour mission d'épargner 80 milliards d'euros sur quatre ans – à la clé notamment, la baisse des prestations sociales. A l'international, on reproche beaucoup à l'Allemagne de ne s'occuper que de la bonne santé de ses exportations et de ne pas se pencher sur sa consommation intérieure.

Auteur : Carine Debrabandère
Edition : Marie-Ange Pioerron