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Ces hommes qui s'accrochent au pouvoir

Philippe Pognan3 novembre 2014

Le soulèvement de la population du Burkina Faso contre Compaoré et d'une manière générale, la tendance des potentats africains à s'accrocher à leurs postes font l'objet de nombreux commentaires dans les journaux

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Blaise Compaoré s'en vaImage : AP

"Le printemps noir contre les autocrates", titre le quotidien die tageszeitung :

"Avec le succès des manifestations de masse, le Burkina Faso devient un pionnier contre les présidents africains qui collent à leur fauteuil. L'éditorialiste relève que jusqu'ici jamais le peuple n'avait empêché un président de changer la Constitution. Seuls des juges ou des membres du parti au pouvoir y réussissent quelquefois, comme par exemple au Nigéria. Maintenant le Burkina Faso a montré que des manifestations de masse peuvent aussi faire basculer un président en place depuis des décennies. C'est pourquoi, relève la tageszeitung, ce mouvement de protestation est étudié avec attention ailleurs sur le continent comme jadis, les renversements de Ben Ali en Tunisie et de Hosni Moubarak en Egypte.

Burkina Faso Jubel nach dem Rücktritt des Präsidenten Compaore 31.10.2014
A Ouagadougou, la foule jubile à l'annonce de la démission de CompaoréImage : AFP/Getty Images/I. Sanogo

"Printemps africain au Burkina Faso", titre le journal Die Welt.

"Compaoré est considéré comme un allié important des puissances industrielles occidentales. Pourtant les Etats-Unis et la France - qui entretient une base militaire au Burkina Faso pour combatte les islamistes dans la zone du Sahel - l'ont eux-mêmes pressé de renoncer à la révision constitutionnelle qu'il envisageait. L'Union européenne a aussi averti que les plans de Compaoré menaceraient la stabilité du pays. Mais jusqu'au dernier moment, l'autocrate a campé sur ses positions. Peut-être est-ce parce que la vague de révolutions et de manifestations du "printemps arabe" en 2011 n'avait pas atteint l'Afrique subsaharienne. Mais, conclut le journal, force est de constater que depuis des mois déjà, Blaise Compaoré a nettement sous-estimé son peuple."

Blaise Compaoré est loin d'être le seul à s'être accroché au pouvoir ...

"Les vieux hommes et le pouvoir" c'est le titre d'un article de la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui relève que le président de la Zambie, Michael Sata s'est accroché au pouvoir jusqu'à sa mort, paralysant ainsi son pays, comme d'autres chefs d'Etat africains qui se considèrent comme des maîtres éternels. Michael Sata est, après Levy Mwanawasa, le deuxième chef d'Etat zambien qui meurt à son poste. Et son cas est exemplaire pour l'attitude, répandue parmi les politiciens du continent, de s'accrocher encore à leur fauteuil, même s'ils sont depuis longtemps malades ou même moribonds. Au Zimbabwe, par exemple, Robert Mugabe, le nonnagénaire est toujours au pouvoir après plus d'un quart de siècle. Actuellement, il s'occupe d'ouvrir la voie à sa femme Grace, de 41 ans sa cadette, pour qu'elle lui succède à la présidence. Et au Cameroun, Paul Biya, 81 ans, est à la tête de son pays depuis 1982 et n'a nullement l'intention de se retirer .

Angolas neuer Präsident Josa Eduardo dos Santos
José Eduardo dos Santos est très maladeImage : AFP/Getty Images
Robert Mugabe
Robert Mugabe prépare sa succession et veut léguer le pouvoir à ...sa femme GraceImage : Getty Images/Afp/Jekesai Njikizana

En Angola, José Eduardo dos Santos, 72 ans et très malade, est au pouvoir depuis 1979. Enfin en Guinée Equatoriale, conclut la FAZ, le septagénaire Teodoro Obiang Nguema est lui aussi au pouvoir depuis 1979 et il semble bien vouloir y rester .