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C'est la crise...

16 décembre 2010

Les journaux allemands reviennent sur la mise en cause du Premier ministre kosovar, Hashim Thaçi, dans un trafic d'organes de prisonniers serbes et sur la déclaration de la chancelière allemande sur la crise de l'euro.

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En 2008, Hashim Thaçi était encore bien vu des Européens. Les soupçons actuels pourraient changer la donne...Image : picture alliance/dpa

Suite au rapport du Conseil de l'Europe mettant en cause le Premier ministre kosovar, Hashim Thaçi, sur un trafic d'organes de prisonniers serbes à la fin des années 90, la Frankfurter Rundschau estime que le Kosovo n'est pas seulement un repaire de bandits. Les anciens réfugiés ont découvert les principes de l'Etat de droit et conservent volontiers les conditions de vie à l'occidentale après leur retour au pays. Même dans les partis politiques, on rencontre des personnes intègres et bien formées qui n'attendent que le départ de leurs dirigeants corrompus. Ce rapport menace le dialogue avec la Serbie, craint la Tageszeitung. Désormais, aucun Serbe ne va vouloir négocier avec le Premier ministre Hashim Thaçi. Mais sans lui, pas moyen de constituer un gouvernement à l'issue des élections législatives anticipées de dimanche prochain. Si Eulex, la mission de l'Union Européenne au Kosovo, veut conserver sa crédibilité, l'enquête contre monsieur Thaçi et consorts doit être menée sans préjugés, ce qui n'a pas été le cas jusqu'ici.

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La devise européenne est menacée. Qui pourra la sauver ?Image : AP Graphics/DW

Sauver l'euro pour sauver l'Europe ?

À propos d'Europe, les quotidiens allemands reviennent aussi sur la crise de l'euro. Angela Merkel et ses collègues de la coalition se sont efforcés de se présenter comme de bons Européens solidaires, analyse la Süddeutsche Zeitung. Ils sont pourtant restés très Allemands dans leur argumentation. C'est bien pour cela que les voisins de l'Allemagne considèrent Berlin comme plus entêté que jamais. D'une part, parce que la chancelière ne sait pas trouver le ton juste pour convaincre ses homologues. D'autre part, parce qu'elle craint que certains alliés de sa coalition l'abandonnent si elle change de cap. Même constat pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La politique financière d'Angela Merkel n'a pas beaucoup de partisans en Europe, à part le président français. Tout recours au système de protection anti-crise au sein de l'Union doit exiger l'accord unanime des 27 membres. Berlin a tout autant que ses partenaires le droit de poser son veto, mais si l'Allemagne dit non, elle risque fort se de retrouver isolée. Angela Merkel est parfaitement consciente du danger. Pour die Welt, la chancelière lutte pour la stabilité de la devise européenne. Pas d'aides financières sans politique de rigueur conséquente. Le nouveau mécanisme européen de défense contre les crises ne doit pas seulement rassurer les marchés. Il doit aussi balayer la défiance toujours croissante des citoyens face à l'euro. Cependant, ceux qui qualifient cette attitude d'égoïste n'ont pas compris que le bien-être ne peut pas être longtemps financé à crédit mais doit être le fruit du travail. Pour le bien de l'Allemagne et de l'Europe, on ne peut que souhaiter la réussite à Angela Merkel face aux difficiles négociations qui l'attendent.

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Angela Merkel ne va pas avoir la tâche facile pour convaincre ses homologues des bienfaits de la rigueur...Image : AP

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Konstanze von Kotze