Changement historique contre le changement climatique
29 juin 2009
Pour la Süddeutsche Zeitung, la loi en elle-même ne marquerait certainement pas un grand tournant. Trop de compromis pour satisfaire les intérêts des lobbys ou des députés eux-mêmes. Toutefois les Américains s'imposeraient pour la première fois une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Pour la première fois, il faudrait payer pour polluer. Pour la première fois, on définirait un taux d'énergies renouvelables obligatoire pour la production d'électricité. Pour la première fois, la protection du climat serait un objectif national. Tout cela, estime le journal, représente un changement de dimension historique.
"Difficile travail de rattrapage" titre la Tageszeitung. La bonne nouvelle, c'est qu'après vingt années perdues, les Etats-Unis décident enfin de prendre leurs responsabilités. Malgré la résistance de conservateurs mais aussi de démocrates, l'administration Obama a franchi au Congrès la première étape. Ce qui est considérable étant donné que le thème n'est pas une priorité pour la population en ces temps de récession. Le résultat du vote est d'ailleurs révélateur : le projet a été approuvé à une si courte majorité que cela ne promet rien de bon pour la suite. D'autant qu'au Sénat la politique économique joue un rôle encore plus important. Ca c'est la mauvaise nouvelle.
Le Handelsblatt note pour sa part que ce changement de cap côté américain offre un certain avantage à Angela Merkel en cette période de campagne électorale. Il donne l'impression que la chancelière donne le ton. Lors des sommets à venir, elle sera une interlocutrice privilégiée de Barack Obama. Pendant ce temps, Frank Walter-Steinemeier va devoir déterminer si sa visite prévue à Washington vaut encore la peine.
La campagne législative en Une de la Frankfurter Rundschau. Pour le journal, il n'y a pas de doute : l'opposition aux promesses de baisse d'impôt va se poursuivre au sein de l'Union chrétienne-démocrate.
Die Welt relève également que de plus en plus de réfractaires au sein du parti considèrent que l'endettement record de l'Etat nécessite une augmentation des impôts. Mais à la place, le journal appelle de ses vœux davantage de créativité, d'audace et de préoccupation pour l'avenir de la part des politiques et des experts en économie.