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Charm el-Cheikh

Christophe LASCOMBES25 juillet 2005

Les attentats de Charm el-Cheikh, station balnéaire égyptienne de la péninsule du Sinaï, mais aussi théâtre de nombreuses conférences et négociations pour la paix au Proche-Orient, font aussi l’objet des commentaires de la presse allemande de ce lundi.

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Les membres d'Al Quaïda mènent leur campagne de terreur partout dans le monde, même contre leurs frères musulmans
Les membres d'Al Quaïda mènent leur campagne de terreur partout dans le monde, même contre leurs frères musulmansImage : dpa

Où la terreur est-elle la plus grande, à quel endroit le terrorisme est-il le plus infâme, s’interroge la Frankfurter Allgemeine Zeitung. A Londres, lorsque les bombes explosent au milieu de la foule des travailleurs, où bien au cœur d’une station balnéaire, où les vacanciers se croient le plus loin de leur quotidien. Le message des terroristes est très clair : personne ne doit plus se sentir en sécurité, la prochaine bombe peut exploser n’importe où. De plus, le choix de Charm el-Cheickh n’est pas le fait du hasard. Perpétré la veille de la fête nationale égyptienne, cet acte de terreur frappe l’Egypte, le pays arabe qui est le plus lié avec l’Occident et qui a le premier fait la paix avec Israël.

Pour la Frankfurter Rundschau également, le choix de « l’Oasis de la Paix » comme cible d’attentats terroristes est délibéré et a valeur de symbole. Cependant, le fait que les attentats de Londres et ceux de Charm el-Cheikh portent la signature d’Al-Qaïda ne signifie pas forcément qu’ils aient été commandités par une organisation centrale. Il est plus vraisemblable qu’Ossama Ben Laden est seulement l’inspirateur de groupuscules parfois concurrents.

Die Welt se demande s’il s’agit là de la fameuse Troisième Guerre mondiale comme le prétendent certains analystes de la terreur. Il est vrai que cette nouvelle forme de guerre est mondiale, sans tabous et sans pitié. Pourtant, Al-Qaïda n’est que la référence idéologique de multiples cellules largement autonomes. Sa hiérarchie autrefois très marquée a disparu et laisse la place à des structures amorphes. C’est pourquoi l’élimination de sa direction n’empêchera aucun attentat contre les populations civiles.

Mais ce qui fait actuellement la force d’Al-Qaïda est aussi sa faiblesse, souligne la Süddeutsche Zeitung. Le seul concept encore perceptible ici est la terreur pour la terreur. A longue échéance, ce mouvement ne propose rien d’autre que chaos et destruction. Sans objectif concret, il perdra alors bien vite tout élan, voire se trouve déjà victime de querelles intestines destructrices. En attendant, ses militants se contentent de pouvoir tuer quand ils le veulent et c’est bien cela qui rend ces nihilistes si dangereux, conclut le quotidien.