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Compromis des 27 sur un traité européen

Aude Gensbittel25 juin 2007

Au cœur des commentaires de la presse allemande : le sommet européen et l’accord des 27 sur un nouveau traité qui reprend les grandes lignes de la constitution. Après le rejet du texte initial par référendum en France et aux Pays-Bas, les états membres de l’Union Européenne sont finalement parvenus à un compromis samedi à Bruxelles. Un compromis qui prend en compte les réserves de la Pologne et de la Grande-Bretagne. Mais pour certains quotidiens, si l’Union Européenne a évité le pire, elle n’est pas pour autant sortie d’affaire.

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La chancelière allemandes Angela Merkel et le président de la Commission Européenne José Manuel Barroso satisfaits après l'accord du sommet européen
La chancelière allemandes Angela Merkel et le président de la Commission Européenne José Manuel Barroso satisfaits après l'accord du sommet européenImage : AP

Dès le départ, il était insensé de vouloir imposer aux Européens une constitution dont presque personne ne voulait, et qui n’en était pas une, estime die Welt. Le futur traité va, lui, renforcer la capacité d’action de l’Union et la démocratiser. De plus, en renonçant aux symboles et en renforçant les parlements nationaux, l’Union Européenne abandonne officiellement la tentation de vouloir créer un « super Etat ».

Le danger de voir l’Union Européenne voler en éclat est pour l’instant écarté, écrit la Süddeutsche Zeitung. Cependant, quand on doit mobiliser ses dernières réserves, y compris la menace d’une scission, uniquement pour parvenir à un compromis à peu près acceptable, alors on doit reconnaître que le problème est de taille. Le sommet européen de ce week-end a bien montré que ce qui manque aux Etats membres, c’est une idée commune de l’Europe. Et certains, avant tout la Grande-Bretagne et la Pologne, mais aussi beaucoup d’hommes politiques dans les nouveaux Etats membres et même un membre fondateur, la Hollande, pensent moins à façonner avec les autres un projet commun, qu’à empêcher la formation une Europe plus forte.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la dissension au sein de la « communauté de valeurs » était claire dès le début de la présidence allemande, dont les objectifs relevaient d’une mission impossible. Berlin devait réactiver un traité constitutionnel rejeté par les populations française et néerlandaise, mais accepté par la population espagnole. Comment sortir de cette impasse sans désavouer des nations entières ? Après avoir d’abord soutenu le traité existant, la chancelière allemande a finalement choisi la voie d’un nouvel accord, qui devait sauver en grande partie la substance de la constitution. Ses efforts et son habileté lui ont permis d’y parvenir.

La Frankfurter Rundschau voit les choses autrement : il s’agit certes avec ce compromis d’un succès pour la chancelière Angela Merkel et d’une victoire pour l’Europe, mais ils reposent sur une duperie massive des peuples européens. Après le choc du « non » français et néerlandais, on prétend aujourd’hui qu’un tout nouveau texte a été élaboré, qui doit simplement être ratifié par les parlements des pays membres. Etant donné que le contenu reste le même à 95%, c’est pour le moins malhonnête. Et construire l’acceptation de l’Europe sur un mensonge n’est pas sans danger.