Compromis sur le climat lors du G8
8 juin 2007Die Welt ne tarit pas d’éloges : Heiligendamm prolonge le bilan d’une Angela Merkel couronnée de succès en matière de politique étrangère, écrit le journal conservateur. En ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique, la chancelière a atteint plus que ce qu’elle-même ne croyait encore possible. Le président américain a accédé aux demandes d’Angela Merkel sur deux points importants : on aspire à présent au niveau mondial à des seuils contraignants pour les émissions de gaz à effet de serre, et ce processus doit avoir lieu sous l’égide des Nations Unies.
Le quotidien populaire Bildzeitung va quant à lui jusqu’à décerner à Angela Merkel le titre de Miss Monde. Félicitations, Madame la chancelière ! écrit le journal. Lors du G8, l’hôte du sommet a réussi à imposer sa principale requête : que la protection climatique soit renforcée.
Moins d’enthousiasme du côté du Financial Times Deutschland. Comparé aux grandes attentes qu’elle avait elle-même suscitées au cours des dernières semaines sur le climat, le sommet du G8 est un échec pour Angela Merkel, estime le journal. Mais comparé à ce qu’il était possible d’atteindre d’un point de vue réaliste, alors elle a remporté un succès à Heiligendamm. Les gouvernements des huit nations les plus industrialisées se sont engagés à faire de la protection climatique une priorité. Après cela, ils ne pourront plus faire marche arrière, même si les progrès ne seront jamais aussi importants que ce qu’exigent les organisations de défense de l’environnement.
Les huit nations les plus puissantes du monde se sont mises d’accord, écrit la Frankfurter Rundschau. Sur une déclaration d’intentions, rien de plus. On nomme un chiffre du bout des lèvres, mais surtout sans promettre de s’y astreindre. Rien à voir avec un signal d’alarme face à une planète gravement malade. Le changement climatique a décidément besoin de plus grands adversaires que les huit grands de ce monde.
Pour la Tageszeitung, le soi-disant « accord » annoncé hier montre bien les limites de ce qu’on peut atteindre lors d’un sommet tel que le G8. Pas de mesures concrètes, seulement la promesse de « prendre sérieusement en considération » la réalisation d’un objectif nommé. Il ne s’agit pas-là d’une percée qui permettra de sauver la planète, mais simplement d’un pis-aller pour sauver la renommée du G8.