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Compromis sur les émissions de gaz polluants

Sandrine Blanchard31 mars 2004

Le climat se durcit entre le SPD et les Verts, pour reprendre une expression qui figure dans de nombreux journaux. La cause de ces tensions : le compromis sur la limitation des émissions de gaz polluants, par l’industrie notamment. Un thème qui opposait depuis plus de deux semaines le ministre SPD de l’Économie, Wolfgang Clement, et son homologue vert de l’Environnement, Jürgen Trittin. Dispute qui a été tranchée par le chancelier, en faveur du ministre de l’Économie. Les journaux reviennent sur la lutte et son aboutissement...

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Image : AP

La tageszeitung parle d’échec d’une politique environnementale responsable. Le journal aurait aimé voir une réduction plus drastique des émissions de gaz voir le jour, non seulement en vertu du protocole de Kyoto mais aussi parce ce chaque tonne de CO² en moins est un investissement pour la planète. Des arguments auxquels Berlin reste sourd en ces temps difficiles. Cependant, estime encore le journal, le chancelier, qui a abondé dans le sens de Wolfgang Clement, n’est jamais passé pour un militant écolo, mais plutôt pour un défenseur d’une écologie populiste. Il n’aime le vert que lorsque la population l’aime aussi., écrit le journal. Or, en période de crise, l’écologie passe pour un luxe auquel on n’hésite pas à renoncer quand les finances se font rares. Et le quotidien de déplorer que l’on raisonne aussi en matière de rentabilité et de croissance économique lorsqu’il s’agit de protection de la planète.

« Protection de l’environnement à la Bush », titre pour sa part la Süddeutsche Zeitung. Les dispositions du « compromis » laissent une telle marge de manœuvre aux entreprises, qu’il leur suffit de moderniser un peu leurs installations pour atteindre les taux fixés d’ici 2012, explique le quotidien munichois. La SZ rappelle également que si, pour le moment, certains pays polluent sans complexe, comme les États Unis, la Chine ou l’Inde, le changement climatique annoncé par les scientifiques les amènera à trouver eux aussi des solutions au problème d’une protection environnementale conciliable avec les enjeux économiques. Et le quotidien souligne que, non, l’écologie n’est pas rentable, comme le clame Wolfgang Clement à l’instar du président des États Unis, mais elle ne le sera jamais. Il y aura en la matière toujours des perdants. Il va ainsi falloir penser à réduire la pollution des automobiles. Cela ne fera pas l’affaire du ministre des Transports. Et puis limiter la pollution ménagère, quitte à faire grincer des dents le ministre des Finances. Mais il ne faut pas oublier, finit la SZ, que ceux qui paieront le prix fort, ce seront toujours les principales victimes du changement climatique.

Un mot pour finir de la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Elle juge que la décision du chancelier était destinée à calmer le jeu mais a montré clairement aux Verts qu’il tenait autant à son ministre de l’Économie qu’à la coalition entière. Il s’agit donc là pour le journal davantage d’une décision politique que d’une décision pour stabiliser l’économie.