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Conférence sur l'Afghanistan à Berlin

Aude Gensbittel1 avril 2004

La conférence internationale sur l’Afghanistan à Berlin fait également l’objet de beaucoup de commentaires dans la presse allemande de ce matin. Les éditorialistes saluent les efforts de l’Allemagne et de la communauté internationale pour la reconstruction de l’Afghanistan, mais reviennent aussi sur les difficultés de cette entreprise.

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Joschka Fischer et Hamid Karzai
Joschka Fischer et Hamid KarzaiImage : AP

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, il est incontestable que le développement d’une infrastructure, et particulièrement la promotion de l’éducation, peuvent créer la stabilité dont l’Afghanistan a besoin après une révolution de 25 ans, une guerre et une guerre civile. Cependant, avec son rôle important dans la reconstruction, l’Allemagne entreprend une tâche à la Sisyphe, écrit le quotidien. Cela signifie notamment que les soldats de la Bundeswehr qui assurent l’ordre à Kaboul et à Kunduz et qui encadrent là-bas les projets de développement devront rester sur place bien plus longtemps que ce que l’on pensait au départ.

Pour le journal die Welt, il ne s’agit pas seulement d’argent dans cette conférence, mais bien de l’avenir d’une population entière, qui depuis deux générations ne connaît plus rien d’autre que la guerre, l’exil et la barbarie. Il est donc juste que la communauté internationale se réunisse à Berlin et entreprenne de grands efforts pour permettre au pays de retrouver sa souveraineté et son indépendance économique. Un succès en Afghanistan est indispensable, poursuit le quotidien de Berlin. Car ce n’est pas seulement la lutte contre le terrorisme d’Al-Qaïda et les taliban qui se décide là-bas. Une réussite en matière de reconstruction et de démocratisation aurait des répercussions dans l’ensemble du monde arabo-musulman. C’est l’occasion pour le monde occidental de montrer la supériorité du modèle démocratique conclut die Welt.

Le Mannheimer Morgen évoque quant à lui le problème de l’opium en Afghanistan. Le commerce de drogue est extrêmement profitable, écrit le journal. Un hectar de pavot rapporte 12 000 dollars, un hectare de blé par contre, seulement 300 dollars. Avec les bénéfices juteux, les seigneurs de guerre financent leurs armées privées, alors que les paysans doivent quant à eux vivre de leur charité. On pourrait convaincre ces derniers de changer de type de production, poursuit le quotidien de Mannheim, surtout si on les payaient convenablement. Mais il faudrait d’abord détruire les champs de pavot, ce qui reviendrait à déclarer la guerre aux chef de tribu. Une entreprise audacieuse et dangereuse, conclut le journal.