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Contribution allemande à la Finul

Aude Gensbittel17 août 2006

Les journaux allemands reviennent aujourd’hui sur la future contribution de Berlin à force internationale de paix au Liban. La chancelière Angela Merkel et ses partenaires de coalition ont annoncé hier avoir conclu un accord de principe sur la participation allemande. Une participation qui se concentrerait sur l’aide humanitaire, l’aide à la reconstruction et le contrôle des frontières, en grande partie par la marine allemande. Pour la presse, le gouvernement allemand veut faire preuve de prudence.

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Soldat de la Bundeswehr
Soldat de la BundeswehrImage : AP

Les opérations de paix, surtout au Proche-Orient, doivent faire partie d’une gestion politique de la crise, écrit die Welt. Mais celle-ci manque cruellement en ce moment. Les difficultés commencent déjà aux Nations Unies. La Finul, la mission de l’ONU au sud Liban avec une mission d’observation, était dès le départ un problème, pas une solution. Aujourd’hui, poursuit le quotidien, la mission est plus sérieuse, l’enjeu est plus grand, le danger est extrême. Car la mise en œuvre de la résolution signifie le désarmement du Hezbollah, et le cessez-le-feu est, au mieux, un court répit. Et les Allemands ? poursuit le quotidien, incertains, divisés, sceptiques. Le gouvernement ne montre pas le chemin à suivre, il donne au contraire des signaux contradictoires. La chancelière est favorable à l’envoi de troupes allemandes, le ministre de la défense aussi, les conservateurs bavarois de la CSU sont contre, les sociaux-démocrates moitié moitié. Tout cela manque de stratégie, d’analyse et de concertation avec les autres pays.

La pression exercée sur les Nations Unies est grande, et l’Union Européenne – y compris l’Allemagne – doit les aider, affirme la Tageszeitung. Mais l’engament de la Bundeswehr, contrairement à la dramatisation faite par certains partis politiques, ne devrait pas être très spectaculaire. Les soldats allemands seront plutôt déployés en marge du conflit. Ce sont les Français qui assureront la présence internationale à la frontière sud du Liban.

Pour la Frankfurter Rundschau, le gouvernement allemand se montre judicieux en ne proposant dans un premier temps, par prudence, qu’une participation « allégée », sans engagement ferme et précis. Le problème, c’est que cela ne fait pas avancer les choses rapidement. Il peut s’écouler des semaines, voire même des mois, avant que la Finul ne soit renforcée. Et étant donné la fragile situation au Liban, cette perspective est plutôt inquiétante.

La Berliner Zeitung analyse ainsi le raisonnement de la coalition : n’envoyer que des observateurs de la marine et des soldats chargés d’aider à la reconstruction, pour éviter d’avoir à intervenir dans le désarmement du Hezbollah ou l’expulsion des Israéliens du territoire libanais. Est-ce vraiment réalisable ? se demande le journal. Seule la pratique le dira. Car si la violence s’intensifiait de nouveau dans la petite zone sous mandat, il serait difficile, en tant que membre de la force de paix, de se contenter de détourner le regard.