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Coup de pouce pour le « oui » à la Constitution

Yvon Arsenijevic27 avril 2005

Le 29 mai 2005 – une échéance capitale pour l’Union Européenne. C’est à cette date en effet que les Français, par référendum, diront « oui » ou « non » au projet de constitution des 25. Plutôt « non » que « oui », d’ailleurs, si l’on en croit les sondages. Berlin, co-moteur de l’Europe avec Paris, aimerait qu’ils disent plutôt « oui ». Le chancelier Gerhard Schröder est allé l’expliquer hier aux Français, prêtant ainsi main forte à son ami le Président Jacques Chirac. Une « mission » largement commentée dans la presse allemande aujourd’hui.

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Image : AP

Des « Amis sans visions », titre la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG. Et « ce n’est faire injustice ni à Chirac ni à Schröder que de ne pas voir en eux de grands Européens », ajoute le journal de Munich : « Ni l’un ni l’autre n’a su fournir de visions européennes. Quant au Chancelier, il peut s’estimer heureux de n’avoir à amadouer que des députés déjà convaincus et non pas tous les Allemands. »

Jacques Chirac ou Gerhard Schröder, estime de son côté la LANDESZEITUNG de Lünebourg, « leurs arguments sont bons – reste à savoir s’ils porteront. »

Le chancelier social démocrate représentait pourtant un « témoin rêvé » pour Jacques Chirac puisque ce sont surtout les socialistes français qui ruent dans les brancards, explique de son côté la SAARBRÜCKER ZEITUNG. Mais « son plaidoyer a manqué de force et est resté aussi flou que celui de son hôte. » Sans compter que le résultat pourrait être contraire à l’effet escompté, ajoute le journal de Sarrebruck, pour qui les Français risquent « d’avoir beaucoup mal à supporter qu’on leur explique en duo de tout là-haut à quel point leur « non » à la constitution serait idiot. »

Vu d’Allemagne, pour la NÜRNBERGER ZEITUNG, on peut même se demander si ce coup de pouce schröderien était « une bonne idée » : avec dans ses bagages cinq millions de chômeurs et une économie à plat, le Chancelier n’est certainement pas le meilleur des alliés. Sans parler du fait, ajoute notre confrère de Nuremberg, sans parler du fait que « les Français savent bien ce que pensent vraiment les Allemands de la Constitution Européenne – au-delà de l’approbation attendue par les députés du Bundestag »...

À supposer que le chancelier soit parvenu à ses fins, écrit de son côté DIE WELT, à supposer que ses arguments d’une « Europe forte et unie » et de « solidarité sociale » aient porté et que les Français finissent par approuver la Constitution le 29 mai, il devra aller dire exactement le contraire aux Britanniques pour qu’ils acceptent le texte eux aussi lors de « leur » référendum du printemps 2006. « Et le meilleur dans tout cela », ironise notre confrère, le meilleur, « c’est que dans les deux cas, il aura eu raison – tout simplement parce que la Constitution Européenne propose à la fois tout et son contraire – ce qui n’a guère contribué à sa clarté », remarque finalement le journal de Berlin.