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Coup de vis sécuritaire en Allemagne

Sandrine Blanchard21 août 2006

Après l’arrestation, ce week-end, d’un présumé poseur de bombes, Angela Merkel réclame notamment la mise en place d’une banque de données commune à la police et aux services secrets, ainsi qu’une vidéosurveillance renforcée. De quoi relancer la polémique sur la nécessité ou non de raffermir les lois sur la sécurité.

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Vidéosurveillance dans les transports
Vidéosurveillance dans les transportsImage : dpa

Pour les services du Ministère de l’Intérieur, l’arrestation de ce week-end, en gare de Kiel, le prouve : des attentats sont en préparation en Allemagne. D’où la nécessité de renforcer les moyens de lutte contre le terrorisme. Et, dans ce domaine, les idées sont pléthore. Angela Merkel :

« Le Ministère de l’Intérieur va faire des propositions, telles que la mise en place d’un fichier anti-terroriste, et personne ne remettra en cause la nécessité de la vidéosurveillance dans notre pays. Elle vient vraisemblablement de permettre l’identification des deux coupables et c’est un pas très important. »

Et, de l’avis du ministre de l’Intérieur, Wolfgang Schäuble :

« La qualité des images et très bonne. C’est pourquoi il faut user davantage de cette possibilité. Cela ne fait de mal à personne.Lorsqu’on est dans des lieux publics, on est filmé par des caméras. Et dans les supermarchés, c’est la même chose. »

Davantage de vidéosurveillance, donc, mais avec un petit bémol du côté de Kurt Beck, le chef du parti social-démocrate :

« Il ne faut pas que nous allions jusqu’à tuer la liberté à force de vouloir la protéger. »

Mêmes réticences chez Peter Schaar, chargé par le gouvernement de la protection des données. Selon lui, la surveillance peut être renforcée dans certains endroits à risques mais à condition de s’assurer que les enregistrements vidéo ne tombent pas en de mauvaises mains. Le chef de la police criminelle, Thomas Mitschke, estime d’ailleurs que, si les caméras placées dans les lieux publics peuvent fournir des éléments d’enquête, elles n’empêchent pas les attentats. Quant au fichage de données, la constitution interdit en Allemagne que les informations des services secrets soient incorporées à celles de la police, pour des raisons historiques aisément compréhensibles. Mettre un terme à ce principe de base, même au nom de la lutte contre le terrorisme, ferait grincer quelques dents.