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Coupe de cheveux « à la grecque »

19 mai 2011

Le « haircut » dans le jargon de la finance c’est quand un pays ne rembourse pas ses dettes. Le scénario de la restructuration est de plus en plus évoqué alors que la Grèce ne parvient pas à réduire son endettement.

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Les difficultés de la Grèce à réduire sa dette pourraient conduire le pays à ne pas en rembourser une partie
Les difficultés de la Grèce à réduire sa dette pourraient conduire le pays à ne pas en rembourser une partieImage : dapd

La chancelière allemande a-t-elle quelque chose contre les pays méditerranéens ? Angela Merkel a brocardé mardi soir les Européens du sud peu travailleurs et trop dépensiers : « Il faudrait que dans des pays comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal on ne parte pas à la retraite plus tôt qu’en Allemagne, que tous fassent les mêmes efforts… Nous ne pouvons pas avoir une monnaie unique et certains avoir beaucoup de vacances et d’autres peu. »

Bien sûr, il s’agit là de propos à usage interne, destinés à apaiser les membres de sa majorité qui ne veulent plus aider la Grèce. C’est vrai. Mais c’est bien là le problème. La génération actuelle de dirigeants européens – quasiment tous pays confondus – fait passer les impératifs de politique interne avant ceux de l’Europe. La construction communautaire marque le pas devant les intérêts des Etats. Pourtant, dans le fond, Angela Merkel a raison. Il n’est pas concevable de partager une monnaie unique sans une meilleure coordination des politiques fiscales et sociales. Mais ce ton de professeur donnant des leçons aux autres irrite en Europe et finit, d’une certaine manière, par nuire à l’image de l’Allemagne.

Restructuration douce

Lundi, les ministres des finances se sont entendus pour apporter une aide de 78 milliards d’euros au Portugal, le troisième pays à se placer sous le parapluie financier de l’Europe. Avant le Portugal, il y a eu l’Irlande et la Grèce. Mais si l’aide au Portugal n’est en rien une surprise, la situation en Grèce continue à entretenir de profonds soucis. En effet, en dépit d’une aide de 110 milliards d’euros accordée en mai 2010 et plusieurs plans de réductions des dépenses, Athènes n’arrive pas à endiguer son endettement qui devrait dépasser 150% du produit intérieur brut (PIB).

Dans ces conditions, on commence à parler d’une restructuration de la dette. Entendez par là le fait que la Grèce pourrait ne pas rembourser tous ses emprunts. C’est Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe, qui a jeté un pavé dans la mare en évoquant une « restructuration douce ». Alors, restructuration douce ou dure, c’est une question d’étiquetage mais l’essentiel est de savoir si cela va arriver : est-ce que la Grèce pourrait ne pas rembourser une partie de sa dette ?

C’est la question que nous avons posé avant cette émission à l’économiste André Sapir de l’Université Libre de Bruxelles.

Kristiana Valtchéva, une des cinq infirmières bulgares qui ont passé huit ans dans les prisons libyennes où elles ont été torturées et violées
Kristiana Valtchéva, une des cinq infirmières bulgares qui ont passé huit ans dans les prisons libyennes où elles ont été torturées et violéesImage : AP

La Bulgarie n'a pas oublié

En tant que membre de l'Otan, la Bulgarie est impliquée dans les opérations en cours en Libye. Mais à Sofia, la capitale, l'affaire des infirmières bulgares a laissé des traces et le gouvernement est plus que réticent à reconnaître la légitimité de la nouvelle opposition libyenne. Car celle-ci est dirigée par Moustapha Abdel Jalil, un homme qui présidait la Cour qui en 2007 a condamné à mort ces infirmières, accusées par le régime de Kadhafi d'avoir délibérément inoculé le virus du sida à des centaines d'enfants dans un hôpital de Benghazi.

Sous la pression internationale, et grâce à d'importantes contreparties pour la Libye, les infirmières bulgares ont été relâchées en juillet 2007.

Alexis Rosenzweig s'est rendu à Sofia pour rencontrer une de ces infirmières.

Auteur : Jean-Michel Bos