Cris et chuchotements
15 septembre 2011La propagande chinoise se réjouit sans honte de présenter en quémandeurs ceux qui, hier, voulaient lui donner des leçons en matière de réforme et de droits de l'Homme, lance la Frankfurter Rundschau. La Chine se veut superpuissance, comme les États-Unis. Mais face aux défis de politique intérieure qu'elle rencontre, Pékin ne voit d'autre remède que plus de censure et plus de répression. Une superpuissance n'agit pas comme ça.
Pourquoi une économie aussi dynamique que celle de la Chine veut-elle investir dans celle fatiguée de l'Europe ? s'interroge la Tageszeitung. Eh bien, pour la même raison qui a poussé Pékin à racheter en masse les obligations américaines et financer ainsi le gigantesque déficit des USA. L'économie chinoise a besoin du marché européen pour écouler sa production. Ce n'est pas la confiance dans l'Euro mais la crainte de ne plus avoir de débouchés qui motive l'offre du Premier ministre chinois. D'ailleurs, la condition posée le révèle : l'Europe doit renoncer en contrepartie à toute plainte pour dumping sur les prix.
C'est la crise !
Le quotidien de Berlin revient aussi sur la crise, politique cette fois, qui agite la coalition de Berlin au sujet des mesures de sauvetage de la monnaie européenne voulues par la chancelière. On peut voir ces critiques comme la vengeance de frustrés politiques voulant saper l'autorité d'Angela Merkel, analyse die Welt. Ce n'est pourtant pas du populisme. Il ne s'agit pas ici de lutte de pouvoir ou de loyauté politique mais de l'avenir de l'Europe et de la prospérité de l'Allemagne.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung évoque le risque de rupture de la coalition. Jamais auparavant, le chef d'un parti partenaire de coalition n'avait été rappelé à l'ordre de cette manière par le chef du parti à la chancellerie. La CDU et la CSU prennent le FDP comme bouc émissaire. Celui-ci ne va pas oublier cet affront.
En parlant d'affront, la Süddeutsche Zeitung revient sur la polémique lancée au Bundestag sur le discours que doit prononcer le pape Benoît XVI à la fin du mois devant cette assemblée. Le quotidien de Munich qualifie de stupide le boycott annoncé par certains parlementaires. Il serait plus intelligent de commencer par écouter ce que dira le Pape, qui n'est pas le plus bête parmi les conservateurs. Et de critiquer ensuite, en toute liberté et en toute franchise, conclut le quotidien.
Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Sébastien Martineau