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Crise anglophone: comment va réagir l'armée ?

6 décembre 2017

Au Cameroun, un groupe armé a attaqué, la nuit de mardi à mercredi, un poste militaire situé près de la frontière entre le Cameroun et le Nigéria. Dans ce climat tendu, on ne sait pas comment l'armée pourrait réagir.

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Symbolbild zur Nachricht - Streitkräfte in Kamerun zerschlagen Boko-Haram-Schule
Image : Getty Images/Afp/Reinnier Kaze

Crise anglophone: comment va réagir l'armée? - MP3-Stereo

Depuis la récente déclaration de guerre contre les sécessionnistes prononcée par le président Paul Biya, un déploiement inhabituel de bataillons de blindés a été constaté dans les deux provinces anglophones du pays. 

C’est pourquoi, Hans De Marie Heungoup, chercheur à l’International Crisis Group, redoute une répression menée par des unités d’élite de l’armée camerounaise, notamment le très redouté, BIR, le bataillon d’intervention rapide et la garde présidentielle. Sachant qu'il s'agit d'une armée mixte, composée à la fois de francophones et d'anglophones.

"Des cas ou le BIR tire sur la population à balles réelles ont déjà eu lieu en 2008. Et durant cette crise anglophone, cela s'est produit le 1er octobre 2017. Même l'armée régulière l'a déjà fait le 1er octobre", soutien t-il.

Répression sanglante

Certains leaders sécessionnistes remettent en cause l'homogénéité de l'armée camerounaise. Ils affirment que les anglophones y sont mal représentés. "Je peux vous comptabiliser le nombre d'anglophones comme vous les appeler ou alors pour voir le nombre d'officiers qui étaient du nord-ouest et du sud-ouest (les deux régions anglophones, ndlr). Vous allez comprendre qu'ils correspondent aux ratios de 2/10eme des 20% de toute la population", leur rétorque le Colonel Didier Badjeck, porte-parole de l’armée.

Selon le politologue Hans De Marie Heungoup,"l'armée camerounaise essaie de tendre vers l'équilibre. On ne peut pas dire par exemple que les anglophones ne sont pas intégrés dans l'armée camerounaise. Ils le sont."

Malgré tout, les postes de commandement de certaines unités d'élites restent entre les mains des proches de l'ethnie du président Biya, les Beti. L’armée camerounaise, forte de près de 27.000 hommes, est tout de meme considérée comme étant l’une des plus apolitiques du continent.

Ajoutons que le président camerounais, connu pour sa discrétion, a décidé de prendre personnellement en main la crise qui secoue les deux régions anglophones de son pays. À en croire, le site en ligne, actucameroun.com, Paul Biya aurait obtenu récemment le soutien de son homologue nigérian. Muhammadu Buhari, a promis de mettre hors d’état de nuire les groupes séparatistes qui ont érigé leur bastion en territoire nigérian.

                                                                                         

Le Colonel Didier Badjeck sur la situation au Cameroun

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona