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Vers une solution de la crise des réfugiés?

Philippe Pognan17 mars 2016

La Macédoine, voisine de la Grèce, a fermé sa frontière depuis 10 jours, bloquant ainsi des milliers de réfugiés qui souhaitent rejoindre l'Europe du nord. Le sommet de l'UE devrait apporter une solution durable.

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Angela Merkel EU Türkei Gipfel
A Bruxelles, la chancelière allemande doit convaincre ses partenaires européens de son plan pour résoudre la crise migratoireImage : picture-alliance/dpa/S. Lecocq

Ce jeudi a débuté à Bruxelles le sommet de deux jours Union européenne-Turquie, avec comme thème central, la politique migratoire.

"Si l'Europe échoue, ce sera du à ses divisions internes", croit le quotidien berlinois Tagesspiegel. "Angela Merkel devra convaincre la majorité des 27 autres dirigeants européens à Bruxelles de la justesse de son plan. Un plan qui donne le rôle clef à la Turquie, un rôle décisif pour résoudre le problème des réfugiés. Il faut admettre qu'avec ses déficits démocratiques, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, n'est pas vraiment le partenaire idéal pour une étroite coopération. Cependant, la chancelière l'a encore souligné mercredi devant le Bundestag, la Turquie a déjà accueilli plus de deux millions et demi de réfugiés syriens sur son sol, alors que la bien plus grande Europe démocratique elle, a déjà échoué à répartir 160.000 réfugiés, comme elle s'y était pourtant engagée !"

Türkei Präsident Tayyip Erdogan Rede
Le président turc Tayyip Recep Erdogan reste un personnage contesté au sein de l'UEImage : Getty Images/AFP/A.Altan

"Le sommet UE- Turquie doit aboutir à un succès!", écrit la Neue Osnabrücker Zeitung: "sinon la catastrophe humanitaire des réfugiés et migrants va continuer de s'aggraver de jour en jour. Il est bien regrettable que, face à la crise migratoire, l'Union européenne ait tergiversé si longtemps, jusqu'à ce que les Etats des Balkans, débordés, décident finalement de fermer leurs frontières pour les migrants en route vers l'Europe de l'ouest et du nord. Maintenant, les Européens ne doivent plus discuter d'autres fermetures de frontières, mais définir ensemble des voies légales et sûres pour les réfugiés et assurer leur répartition équitable entre les pays membres de l'UE", souligne l'éditorialiste.

La Süddeutsche Zeitung relève qu'à part la chancelière allemande, personne d'autre n'a fait de proposition concrète pour résoudre la crise des réfugiés. Le plan d'Angela Merkel n'est certes pas simple à appliquer, personne ne le nie. Ce plan lie l'UE à la Turquie, un partenaire extrêmement difficile ; il coûte dès maintenant beaucoup d'argent et en coûtera sans doute encore plus à l'avenir- et il est incertain qu'il fonctionne, souligne l'éditorialiste. Mais, et c'est le paradoxe de toutes ces discussions européennes, tout le monde critique le plan avant même qu'il ait été discuté. On semble ignorer que la seule alternative connue jusqu'ici, à savoir la fermeture des frontières et la construction de barrières, a abouti à un résultat des plus déprimants : Idomeni, ce village grec où des dizaines de milliers d'hommes de femmes et d'enfants sont bloqués dans des conditions déplorables, rappelle la Süddeutsche qui conclut : personne ne peut souhaiter que les frontières extérieures de l'UE se transforment en une chaîne faite de centaines d'Idomeni!"

Griechenland Flüchtlingscamp in Idomeni
Des milliers de migrants, bloqués en Grèce vivent dans des abris de fortune aux portes de la Macédoine. Ils espèrent l'ouverture des frontières.Image : DW/P. Kouparanis
Grenze Griechenland Mazedonien
Plusieurs pays des Balkans ont érigé des barrières dans l'attente d'une solution européenne à la crise des réfugiésImage : picture-alliance/dpa/M.Heine