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Début du procès de Charles Taylor

Audrey Parmentier4 juin 2007

La première audience du procès de Charles Taylor a eu lieu aujourd’hui devant une chambre du Tribunal spécial pour la Sierra Leone qui siège à La Haye. L’ancien président libérien qui est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité a refusé de comparaître devant ses juges, mais son absence ne modifie pas la procédure.

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L'ancien président libérien
L'ancien président libérienImage : AP

« Je n’ai jamais utilisé le sang de mon peuple pour m’enrichir et je ne le ferai jamais »

Une déclaration de Charles Taylor qui aura du mal à convaincre le procureur général Stephen Rapp. Selon l’accusation, l’ancien président libérien ne s’est pas contenté de plonger son propre pays dans la guerre civile, il l’a également provoquée en Sierra Leone. Et c’est sur ce deuxième conflit qu’il est jugé à La Haye. Ces deux guerres civiles sont caractérisées par leur extrême cruauté. Viols, mutilations, cannibalisme, autant d’atrocités qui ont coûté la vie à près de 400 000 personnes. D’ailleurs, en 1997, c’est avec le slogan « J’ai tué ton père, j’ai tué ta mère, vote pour moi si tu veux la paix » que Charles Taylor est élu président. Une fonction qu’il conserve jusqu’à ce qu’un mouvement armé le prenne pour cible. Il quitte Monrovia en août 2003 pour se réfugier au Nigeria, jusqu’à ce qu’un mandat d’extradition le contraigne à prendre la fuite en 2006.

Pour la première fois, un chef d’Etat africain est jugé pour violations des droits de l’homme devant un tribunal international, et pour Werner Korte, spécialiste du Liberia, ce procès pourrait bien servir d’exemple :

« Ce procès doit conduire à ce que le coupable soit puni selon des critères de l’Etat de droit pour des crimes commis pendant cette longue guerre civile, et qui relèvent de sa responsabilité politique ou personnelle. La population doit avoir le sentiment que l’état de droit a repris le dessus. »

L’actuelle présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf a refusé que Charles Taylor soit jugé son pays pour des raisons de sécurité, mais elle considère ce procès comme une libération.

« Laissez moi vous dire que nous allons tout faire pour que Charles Taylor soit mis au rebut de l’histoire. Le peuple libérien et moi-même voulons tourner la page. Nous voulons nous réconcilier, regarder vers l’avenir et essayer de commencer à restructurer et à développer le pays. Monsieur Taylor est un élément perturbateur face aux défis qui nous attendent. »

Et parmi ces défis: assurer la stabilité du pays après le retrait des troupes onusiennes prévu pour le 30 septembre prochain.