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Défaite de l'opposition en Italie

31 mars 2010

Les quotidiens s’intéressent aujourd’hui aux résultats des élections régionales en Italie, marquée par un fort taux d’abstention, et à la visite de la chancelière allemande Angela Merkel en Turquie.

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L'alliance de centre-droit de Silvio Berlusconi s'est imposée lors des élections régionales, mais surtout grâce aux populistes de la Ligue du Nord.Image : picture alliance / dpa

Silvio Berlusconi se considère comme le vainqueur des élections régionales, écrit la Süddeutsche Zeitung. Et à première vue, le Premier ministre a raison. L'alliance de centre-droit autour de son parti, le Peuple de la Liberté, PDL, a repris quatre régions à la gauche et gouvernera en tout dans six régions sur les 13 concernées par les élections. Mais si on y regarde de plus près, les résultats dont se vante le chef du gouvernement et du PDL ne sont pas vraiment un succès personnel. Car il est maintenant plus difficile pour Silvio Berlusconi d'affirmer qu'il représente la majorité du peuple. D'une part parce que le taux de participation, 63,6%, n'avait presque jamais été aussi bas. D'autre part parce que le PDL à lui seul n'a obtenu en moyenne que 27% des voix dans les 13 régions. Lors des élections législatives de 2008, il avait recueilli 47% des suffrages à l'échelle nationale.

Italien Wahlen Regionalwahlen
L'opposition de gauche a subi un revers lors du scrutin et a perdu quatre régions, notamment celle de Rome.Image : AP

Le plus grand perdant des élections, analyse la Frankfurter Rundschau, c'est l'opposition de gauche modérée. C'est déjà suffisamment grave qu'elle perde quatre régions au profit de la droite. Mais la véritable humiliation, c'est qu'elle n'ait pas su proposer d'alternative valable à Silvio Berlusconi, alors même que celui-ci est affaibli par de nombreux scandales. Le Premier ministre peut donc une fois de plus triompher, du moins en apparence, malgré le bilan désastreux de son gouvernement.

La Tageszeitung revient quant à elle sur la visite d'Angela Merkel en Turquie et observe que la chancelière ne s'intéresse pas vraiment à ce pays. Tout ce qu'elle dit à propos des négociations d'adhésion à l'Union Européenne vise à décourager les Turcs. Son objectif est visiblement d'amener la Turquie à abandonner elle-même les pourparlers. Mais rien que d'ici dix ans, l'Europe et l'Allemagne pourraient avoir plus besoin de la Turquie que l'inverse. Et avec le recul, on s'apercevra que c'est pendant l'époque Merkel que l'Europe a perdu la Turquie.

Türkei Deutschland Angela Merkel in Ankara bei Recep Erdogan
Pour le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, l'adhésion de son pays à l'Union Européenne est une priorité. La chancelière allemande Angela Merkel préfère quant à elle parler de "partenariat privilégié" avec la Turquie.Image : AP

Die Welt regrette de son côté que les débats sur l'intégration des Turcs en Allemagne soient surtout menés par l'opposition sociale-démocrate et non pas par les conservateurs. Jusqu'à présent, ce thème ne jouait aucun rôle pour le gouvernement. Mais c'est une erreur. Car le succès des Turcs en Allemagne ne se décide pas à Ankara, mais à Berlin.

Auteur : Aude Gensbittel

Edition : Audrey Parmentier