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Déjà plus de 12.000 réfugiés syriens en Turquie

26 juin 2011

Les camps du Croissant rouge grossissent de jour en jour. Le régime reste sourd aux nombreux appels à arrêter la violence. Des opposants ont prévu de se réunir lundi à Damas pour réfléchir à une sortie de crise.

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Des Syriens attendent que ce soldat les laisse entrer sur le territoire turcImage : AP

L'armée syrienne poursuit son opération d'intimidation dans le nord-ouest du pays. D'après des militants des droits de l'Homme, les troupes de Damas sont entrées samedi dans le village d'al-Najia, proche de la frontière turque et de la ville de Jisr al-Choughour.

Face à cette violence des troupes de Damas, l'exode vers le pays voisin se poursuit. La Turquie a vu arriver des centaines de nouveaux réfugiés ces derniers jours, portant le total à plus de 12.000. Sur place, ils sont pris en charge par le Croissant rouge turc, dans des camps de tentes qui sont régulièrement agrandis pour pouvoir accueillir les nouveaux arrivants.

TV-Ansprache des syrischen Präsidenten Assad 20.06.2011
Bachar el-Assad, lors d'un discours télévisé le 20 juinImage : dapd/Syrian TV

Tekin Kücükali est le président du Croissant rouge. Il explique que son organisation fait son possible pour que les réfugiés ne manquent de rien : « Pour que les gens n'aient pas trop le cafard et ne restent pas inoccupés, nous proposons des cours d'artisanat pour les femmes et nous mettons des machines à coudre à leur disposition. Cela peut aider à leur changer les idées. Pour les enfants, nous leur montrons des dessins animés en arabe. »

Le gouvernement turc a déjà débloqué près d'1,6 million euro pour faire face à cet afflux de réfugiés.

A la frontière libanaise

Des tirs ont par ailleurs été entendus dans la nuit de samedi à dimanche à Kseir, une ville syrienne située à 15 kilomètres du Liban, dans une zone où la frontière est réputée poreuse. Un témoin a affirmé à l'Agence France Presse que plusieurs centaines de personnes, principalement des Libanais installés en Syrie, avaient trouvé refuge au Liban vendredi et samedi, par crainte de violences.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient encore descendues dans les rues syriennes vendredi pour dénoncer la répression du mouvement et demander le départ du président Assad. Au moins 14 personnes avaient trouvé la mort. Depuis le début du mouvement de contestation, le 15 mars, 1.336 civils ont été tués, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Screenshot Facebook-Seite The Syrian Revolution 2011
La page Facebook de "The Syrian Revolution 2011" réunit déjà plus de 200.000 membresImage : facebook.com

Le « volcan » Alep menace

Des opposants syriens indépendants ont prévu de tenir une réunion lundi, à Damas, pour discuter de « la manière de régler la crise ». « L'idée est de diagnostiquer la crise et de contribuer à y remédier », a expliqué l'écrivain et opposant Fayez Sara, qui avait été détenu d'avril à mai 2011.

Par ailleurs, sur la page Facebook "The Syrian revolution 2011", d'autres opposants ont promis "un volcan" à Alep le 30 juin. Alep est la deuxième ville du pays et est considérée comme un bastion du régime. Elle a été largement épargnée par le mouvement anti-Assad jusqu'à présent. Les autorités turques redoutent une catastrophe humanitaire en cas de révolte, la ville étant située à seulement 90 kilomètres de la frontière.

Auteur : Sébastien Martineau (avec AFP, Reuters)
Edition : Mulay Abdel Aziz