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Démission choc à Volkswagen

Yann Durand1 juillet 2005

Klaus Volkert, tout-puissant secrétaire général du comité d’entreprise de Volkswagen, a surpris hier, en annonçant sa démission pour atteinte de la limite d’âge. Selon des sources internes, il serait en fait soupçonné d’avoir collaboré à la création d’une société fictive d’import-export avec Helmut Schuster, le directeur des ressources humaines de Skoda, limogé il y a deux semaines pour avoir empoché des dessous de table. Certes, aucune preuve ne vient pour l’instant étayer les accusations, mais le départ du syndicaliste de 62 ans, est d’ores et déjà perçu comme un choc par les salariés à Wolfsbourg. La presse allemande commente la situation ce matin.

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Klaus Volkert - déchéance ou démission
Klaus Volkert - déchéance ou démissionImage : AP

Le départ, après 15 ans de service, d’un influent représentant du personnel en Allemagne, requiert des préalables consciencieusement réfléchis et une communication hors pair, estime le quotidien Die Welt. Or,en ce qui concerne Klaus Volkert ce n’est pas le cas. Le syndicat de la branche métallurgique, IG Metall, a fait l’annonce de sa démission hier, et ce, avec effet immédiat. Volkert, prévient le journal, ne peut jouir de la présomption d’innocence que s’il présente rapidement et entièrement les raisons de son retrait.

Car, rappelle la Franfurter Allgemeine Zeitung, au cours de la journée d’hier, les rumeurs ont enflé dans les couloirs, mettant la défection de Volkert au compte d’irrégularités qu’il aurait commises. C’est un choc gigantesque pour les plus de 177 000 salariés de l’entreprise en Allemagne qui appréciaient le personnage. Et pour cause! Il a défendu avec succès leurs intérêts en évitant une rationalisation du personnel, malgré un énorme surplus de main d’oeuvre. Mais le traumatisme touche également IG Metall, souligne le journal: si Volkert venait à être convaincu de corruption, l’image du plus puissant syndicat allemand en souffrirait beaucoup.

Et d’autant plus au sein de Volkswagen. En effet, selon la Süddeutsche Zeitung, rien ne se décidait dans l’entreprise sans Klaus Volkert. Cela tient à l’historique d’une ancienne société publique qui compte aujourd’hui encore parmi ses actionnaires, l’état régional de Basse-Saxe, avec 20 % des parts. La conséquence pour le conseil de surveillance est que la majorité est constituée de syndicalistes et de politiciens. Dans un tel contexte la direction n’a aucune chance de régner en maître. On en a pour preuve que chez Volkswagen les coûts et le nombre de salariés sont plus élevés que ceux de la concurrence. Cependant, conclut le journal, c’est aussi un climat propice aux magouilles entre représentants du personnel et dirigeants.