1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Départ du chancelier de la tête du SPD

Sandrine Blanchard9 février 2004
https://p.dw.com/p/C9it
Le chancelier Schröder a démissionné vendredi de ses fonctions de secrétaire général de son parti, le SPD. Une démission due notamment aux critiques internes chez les socio-démocrates, vis-à-vis des réformes engagées par le gouvernement rouge-vert. C'est surtout l'aile gauche du parti du chancelier qui n'apprécie pas beaucoup ces réformes, considérées comme peu sociales. Un proche du chancelier, Klaus Uwe Benneter, a été nommé à sa suite au secrétariat général, et Franz Müntefering à la présidence du SPD. Les réactions de la presse sont assez mitigées ce matin. La tageszeitung de Berlin publie une photo de Gerhard Schröder avec son ami de trente ans, Klaus Uwe Benneter, en train de boire une bière. Les deux hommes ont milité ensemble dans leur jeunesse, et le chancelier compte bien sur celui qu'il appelle « Benni », qui était autrefois assez radical, pour séduire l'aile gauche du parti et faire accepter, au sein du SPD, les réformes sociales et fiscales engagées par Berlin. Et le quotidien revient sur le passé de Klaus Uwe Benneter, qui plaidait à la fin des années 1970 pour une coopération du SPD avec le parti communiste, ce qui lui avait valu d'être exclu pendant un temps du parti social-démocrate. Un radicalisme qui n'est plus tout-à-fait à l'ordre du jour, souligne cependant la taz, puisque Benneter est devenu notaire par la suite, et habite désormais dans le quartier résidentiel de la capitale. Pour ce qui est des réactions, écrit la taz, les Verts sont plutôt satisfaits du remaniement interne de leur allié social-démocrate. Et l'opposition chrétienne-démocrate se réjouit, elle aussi, franchement, de constater tous ces problèmes au sein du SPD. Mais si les deux leaders conservateurs se sont empressés d'appeler à de nouvelles élections, affirme la tageszeitung, ils seraient bien embarrassés de voir leur souhait réalisé, car, selon le journal, ni la CDU d'Angela Merkel, ni la CSU d'Edmund Stoiber n'est prête pour se lancer en campagne électorale. La Berliner Zeitung ne mâche pas ses mots. Elle voit dans le départ de Gerhard Schröder une nouvelle preuve de l'inconstance du gouvernement. Selon elle, le nouveau président du SPD, Franz Müntefering, est la bonne personne, mais il arrive au mauvais moment. Pour ce qui est de Klaus Uwe Benneter, la Berliner Zeitung estime que c'est non seulement le mauvais moment, mais en plus le mauvais homme de la situation. La Frankfurter Rundschau explique quant à elle que la menace qui plane désormais sur le cabinet du chancelier, c'est de voir partir toutes les voix discordantes. Car selon le quotidien de Francfort, il n'y a, malgré ces remaniements, aucune perspective de changement de cap politique au SPD. Et sûrement pas en matière de politique sociale. Car, selon lui, ce que Gerd -c'est le diminutif que donne le journal au chancelier- ce que Gerd n'a pas réussi, Franz, Müntefering, donc, le nouveau président du parti, ne le fera pas non plus. D'une part par loyauté envers Gerhard Schröder, mais aussi parce qu'il n'a pas de meilleure proposition à faire. Le Financial Times Deutschland pense quant à lui que le départ de Gerhard Schröder de la tête du SPD est une bonne chose pour le parti. Le journal analyse le nouveau système bicéphale des socio-démocrates comme l'ultime tentative du chancelier, d'enrayer la spirale infernale de la déchéance, pour les trois dernières années de son mandat. Une tentative qui pourrait cependant freiner la réalisation des réformes de l'Agenda 2010 d'ici les prochaines élections législatives. Pour finir, le commentaire du General-Anzeiger de Bonn. Là encore, le journal est plutôt dubitatif sur le choix de deux hommes proches du chancelier pour prendre sa suite à la tête du SPD. Le quotidien n'est pas certain qu'ils réussiront à faire avaler la pilule des réformes aux insatisfaits du parti. Un parti qui risque de perdre de nombreux scrutins en cette année riche en élections. D'où la conclusion du journal : pour le SPD, en ce moment, le verre est plutôt à moitié vide qu'à moitié plein.