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Damas sous le parapluie russe

6 février 2012

Les journaux de ce lundi reviennent essentiellement sur les vétos russe et chinois concernant la Syrie. Il est aussi question de la grande manifestation de samedi contre Vladimir Poutine en Russie.

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"Certaines voix en Occident qui réagissent au vote à l'ONU sont indécentes et presque hystériques", a déclaré le chef de la diplomatie russeImage : dapd

C'est un étrange parapluie que celui croqué par le caricaturiste de la Süddeutsche Zeitung. Un parapluie russe, tenu par Vladmir Poutine pour abriter Bachar al-Assad d'une pluie de résolutions onusiennes. Les deux hommes marchent dans une mare de sang et le manche du parapluie est remplacé par un kalachnikov, en référence aux armes que Moscou vend à Damas.

Si Pékin a obéi à une sorte de réflexe automatique, il est plus difficile de comprendre les raisons du non russe, écrit die Welt. Ce véto en plus d'être un scandale moral, est aussi un mauvais calcul diplomatique lorsque l'on sait que la chute du régime de Bachar al-Assad est inéluctable. Pour le journal, la Russie vient donc de compromettre fortement ses relations avec la future nouvelle Syrie mais aussi avec les gouvernements post-révolutionnaires en Tunisie, en Egypte et en Libye.

A portrait of Russian Prime Minister Vladimir Putin with the word "sacked" is seen taped on a protester's bag during a demonstration for fair elections in central Moscow February 4, 2012. Protests were planned across Russia on Saturday, continuing a movement of open opposition started after public criticism of the results of December's parliamentary election. REUTERS/Anton Golubev (RUSSIA - Tags: CIVIL UNREST POLITICS)
Malgré le froid glacial, des millers de Russes se sont rassemblés à Moscou pour exprimer leur opposition ou leur soutien à Vladimir PoutineImage : REUTERS

La Chine et la Russie donnent carte blanche à la dictature syrienne, estime pour sa part la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Une claque pour ceux qui espéraient que les printemps arabes feraient du Conseil de sécurité de l'Onu, un conseil plus sensible aux droits de l'homme. Et bien non. Les Etats continuent juste à y défendre leurs intérêts. Les Russes n'avaient ainsi aucune raison de sauver Mouammar Kadhafi alors que s'ils lâchent Bachar al-Assad, ils lâchent un partenaire stratégique, note le journal. La Frankfurter évoque par ailleurs les raisons de politique intérieure qui poussent Vladimir Poutine, Premier ministre et bientôt de nouveau président, à plaider pour le sacro-saint principe de non-ingérence. Cela fait déjà longtemps que les opposants russes dressent des parallèles entre le chef du Kremlin et l'ancien dictateur libyen.

Die Tageszeitung revient d'ailleurs sur le grand rassemblement de samedi à Moscou contre Vladimir Poutine. Ce dernier n'est toujours pas prêt à dialoguer et pourtant il serait bien conseillé de se laisser aller au compromis. Même s'il remporte la présidentielle en mars, ses opposants n'oublieront pas qu'il a refusé de reconnaitre les irrégularités des dernières élections législatives. La légitimité de Poutine ne tient qu'à un fil et ce d'autant plus que la rue n'est pas prête de relacher la pression.

Auteur : Konstanze von Kotze
Édition : Marie-Ange Pioerron