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D'anciens prisonniers de Guantanamo en Europe ?

Aude Gensbittel4 février 2009

L’éventuel accueil en Europe d’anciens détenus de la base militaire américaine de Guantanamo était hier au cœur d’un débat du parlement européen de Strasbourg.

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Qu'adviendra-t-il des personnes encore détenues à Guantanamo ?Image : AP / DW

Si la fermeture annoncée du camp de détention – vivement critiqué pour ses violations des droits humains – a été largement saluée par les eurodéputés, des divergences persistent quant au sort des ex-prisonniers. Le vice-Premier ministre tchèque chargé des Affaires européennes, dont le pays est actuellement à la tête de l'Union, a souligné la responsabilité des Etats-Unis face au problème de Guantanamo. Cela dit, Alexandre Vondra a aussi évoqué un intérêt commun à lutter contre le terrorisme et à garantir les droits de l'Homme et l'Etat de droit. Il reviendra toutefois à chaque pays de décider individuellement s'il accueille ou non d'anciens détenus de Guantanamo. Et jusqu'à présent, peu d'Etats sont prêts à le faire. Hartmut Nassauer, du Parti populaire européen :


Europaparlament in Straßburg - Plenarsitzung
Les députés du parlement européen à Strasbourg ont débattu hier de l'éventuel accueil d'ancien détenus de Guantanamo dans des pays européens.Image : picture-alliance /dpa

« Nous n'en sommes pas encore arrivés à dire que qui a été torturé a automatiquement le droit d'être accueilli en Europe. Nous devons veiller à ce que l'Europe n'ouvre pas ses portes à de potentiels terroristes. C'est pourquoi la question de la sécurité devrait prévaloir sur toutes les autres considérations dans l'examen de ce problème. »


Plusieurs eurodéputés ont de leur côté rappelé que les pays européens avaient participé aux opérations de la CIA, les services secrets américains, ou les avaient du moins tolérées. Graham Watson, président du groupe libéral :


« L'Europe ne peut pas rester en retrait et hausser les épaules, en disant que les Etats-Unis doivent résoudre ces problèmes tous seuls. Des Etats membres de notre Union ont été complices de ce qu'a fait l'administration Bush. »


Obama im Oval Office
Le 22 janvier dernier, le président américain Barack Obama a signé l'ordre de fermer la base militaire de Guantanamo.Image : picture alliance / landov

L'eurodéputé vert allemand Cem Özdemir a quant à lui évoqué la responsabilité des pays qui ont réclamé avec insistance la fermeture de Guantanamo.


« C'est valable particulièrement pour l'Allemagne, qui peut et qui doit contribuer à rendre possible l'accueil d'anciens détenus. Nous n'avons pas le droit de répéter la même erreur que dans le cas du Germano-Turc Murat Kurnaz, qui est resté emprisonné quatre ans à Guantanamo malgré son innocence. »


Le commissaire européen à la Justice Jacques Barrot, qui doit se rendre le mois prochain à Washington pour évoquer le problème de Guantanamo, a prévenu que la démarche d'accueillir d'anciens prisonniers ne serait « ni facile, ni rapide ».