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De Charybde en Scylla

2 novembre 2011

La presse allemande réagit à l'annonce faite lundi soir par le Premier Ministre grec, qui veut soumettre à référendum les mesures de rigueur exigées par l'Union Européenne en contrepartie de son aide financière.

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Georges Papandreou veut que le peuple décideImage : dapd

Quand le faire, sinon maintenant ? lance la Frankfurter Rundschau. D'autant que jusqu'ici, de sommet en réunion de crise, personne ne s'est posé la question de savoir comment le gouvernement grec allait faire avaler à sa population le remède de cheval ordonné par l'Europe. Toutes ces mesures de rigueur ne serviront à rien si le peuple grec s'y oppose. Les Grecs doivent être convaincus et réunis sous une même bannière.

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Athènes fera-t-elle tomber l'euro ?Image : dapd

Choisir entre la peste et le choléra, voilà en gros comment la Tageszeitung analyse la situation dans laquelle se trouve la Grèce. Il est d'ailleurs fort possible que les citoyens refusent de trancher. Selon l'article 44 de la constitution, 40 pour cent des électeurs doivent avoir voté pour que le résultat d'un référendum soit reconnu. Lors des dernières élections communales, la participation était juste au-dessus de cette barrière. Georges Papandreou doit donc gagner le pays à sa cause. Toutefois, même en cas d'accord, rien ne dit que les manifestations contre les mesures de rigueur cesseront. Le Premier Ministre grec n'a donc pas fini de jouer les équilibristes.

C'est la politique du tout ou rien, titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le quotidien tente d'expliquer pourquoi Berlin est sous le choc face à la décision d'Athènes. En effet, les électeurs allemands pourraient soudain se demander pourquoi les Grecs auraient le privilège démocratique de décider si oui ou non ils veulent être sauvés, mais que la coalition d'Angela Merkel ne leur demande pas s'ils veulent endosser, en leur nom et celui de leurs enfants, des dettes supplémentaires de plusieurs milliards.

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Les Allemands veulent-ils payer pour les autres ?Image : picture-alliance/dpa

L'ambition du Premier Ministre grec de placer ses électeurs devant leurs responsabilités est une belle leçon de démocratie, analyse la Süddeutsche Zeitung. Seulement voilà, la décision de la Grèce ne concerne plus seulement ce pays mais bien l'Union européenne dans son ensemble. Le dernier sommet européen témoignait de la responsabilité que l'Union Europénne acceptait d'assumer pour sauver la Grèce. Mais qu'en est-il de la responsabilité d'Athènes vis-à-vis du reste de l'Europe ? interroge le quotidien de Munich. Avec ce référendum, l'Europe est condamnée à l'inaction. En effet, comment pourrait-elle décider de nouvelles mesures si elle ignore, pendant des mois, pour combien de temps encore ce pays fera partie de la zone Euro ? Et puis, que faire si les Grecs refusent massivement les mesures de rigueur ? Nous n'avons donc pas seulement besoin d'un plan A et d'un pan B, mais peut-être aussi d'un plan C. Voire plus, conclut le journal.

Auteur : Christophe Lascombes

Édition : Sandrine Blanchard