De quoi demain sera-t-il fait ?
14 juin 2013
Ce scrutin est majeur, estime die tageszeitung. Surtout parce que le futur président iranien verra vraisemblablement la disparition du leader du pays, l'ayatollah Ali Chamenai, âgé de 73 ans, dont la santé chancelle. Sa succession n'étant pas réglée, sa mort déclenchera sans aucun doute une crise majeure au sein d'un pouvoir iranien partagé entre réformateurs et conservateurs. Le nouveau président iranien sera donc l'homme qui devra décider du futur climat politique du pays.
Tout ceci ne doit pourtant pas faire oublier le dossier nucléaire, lance die Welt pour qui ce scrutin n'est que le prélude à une crise nucléaire. Le pouvoir iranien se rassemble en bloc autour de ce dossier. Contrairement à la population. Mais après les troubles de 2009, les mollahs ont perfectionné leur appareil répressif. Il est peu probable qu'ils perdent le contrôle du peuple sous peu. Si l'Iran réussit bientôt à obtenir la bombe atomique, cela renforcera et stabilisera le régime pour des années, voire des décennies. Empêcher Téhéran d'avoir la bombe est donc dans l'intérêt à la fois de l'Occident et du peuple iranien.
La Süddeutsche Zeitung revient dans ses colonnes sur la condamnation à plusieurs mois de prison de trois activistes européennes de Femen en Tunisie. Pour les salafistes, c'est une victoire. Les valeurs de l'Islam ont été lavées de l'affront qui leur avait été infligé. Toutefois, la Tunisie attache une grande importance à sa réputation de pays le plus tolérant d'Afrique du Nord et aimerait faire progresser le secteur du tourisme, rappelle le quotidien de Munich. Ce n'est pas en laissant courir les barbus et en emprisonnant les femmes nues qu'elle parviendra à attirer les touristes occidentales.
Dernier thème de cette revue de la presse allemande : la situation en Turquie. La manière dont le Premier ministre turc résoudra cette crise intérieure décidera de l'avenir, analyse la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le rôle exemplaire de la Turquie dans le monde arabe, sans cesse prôné par Recep Tayyip Erdogan, n'est toutefois crédible que si le progrès économique est accompagné d'avancées politiques et sociétales. Et un régime autoritaire à Ankara ne pourrait qu'affecter durablement les liens de la Turquie avec l'Europe, conclut le quotidien de Francfort.