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Demjanjuk rouage de la machine nazie

Anne-Julie Martin / Audrey Parmentier1 décembre 2009

En Une des journaux : l’ouverture en Allemagne du procès de John Demjanjuk, accusé de complicité de meurtre de plus de 20 000 juifs, et l’accord Swift entre l’Union européenne et les Etats-Unis.

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John Demjanjuk au tribunal de MunichImage : picture-alliance / dpa

L'intérêt public pour le procès de Demjanjuk est un bon signe, estime la Tageszeitung. Toutefois, il ne faut pas s'attendre à un nouveau procès Eichmann. Si John Demjanjuk est reconnu coupable, ce sera pour n'avoir été qu'un tout petit rouage de la machine meurtrière nazie. Les décideurs de l'époque n'ont été que très peu à devoir rendre des comptes. C'est là que réside le vrai scandale… et dix procès Demjanjuk n'y pourraient rien changer.

La Süddeutsche Zeitung questionne : la justice fait-elle des complices des meurtriers ? Les hommes de mains sont-ils jugés maintenant pour corriger les erreurs du passé ? Est-ce qu'on se trompe de personne ? Ce sont là les reproches de la défense au Parquet. Mais ces reproches sont déplacés, de l'avis du journal. L'argument de l'égalité de traitement n'est pas valable. Il faut juger John Demjanjuk.

Les journaux commentent par ailleurs la prolongation de l'accord Swift, qui permet aux Etats-Unis d'avoir accès aux données bancaires des citoyens européens. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, l'agitation provoquée par ce sujet était largement exagérée. L'accord existe déjà depuis huit ans et jamais les données n'ont été utilisées à mauvais escient. Les députés européens doivent encore approuver la prolongation. Ils ont ainsi l'occasion de montrer qu'ils sont à la hauteur de la responsabilité nouvelle que leur confère le traité de Lisbonne. Et ils ne doivent pas oublier que le terrorisme islamiste représente toujours un danger considérable.

Les Nürnenberger Nachrichten sont au contraire très sceptiques. Evidemment, les Américains promettent de n'utiliser ces informations que pour le bien de l'humanité. Difficile de croire cependant que les services secrets américains s'encombrent subitement de scrupules, lorsqu'on sait qu'ils n'ont pas hésité à utiliser l'espace aérien européen pour transférer des prisonniers dans des centres de torture.