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Cameroun : les listes électorales seront bouclées ce jeudi

Henri Fotso
31 août 2017

C’est aujourd'hui qu’entre en gare le train des inscriptions sur les listes électorales pour le compte de l’année 2017 au Cameroun, à six mois de la première échéance d’une série attendue de trois ou quatre élections. 

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Kamerun Bazar Archivbild 03.10.2012
Image : AFP/Getty Images

Ils sont nombreux à avoir attendu huit mois pour se faire inscrire sur les listes électorales au Cameroun. Dans la région du littoral avec ses 34 arrondissements, plus précisément à Douala, ils bravent en ces dernières heures des pluies torrentielles et des bousculades pour se faire inscrire, comme Madame Willie Degoue et Franklin Wamba. " Ça fait plus d’une heure que je suis là. Pourquoi j’ai attendu la dernière minute ? Ah ! J’étais très occupée. C’est une bonne chose d’avoir sa carte électorale. C’est mieux de voter si l’on veut le changement." avant d'ajouter "il y a bien d’autres qui sont arrivés avant moi. Ils sont là deux heures avant moi. Je suis là depuis trente minutes, j’ai déjà donné ma carte, j’ai bon espoir qu’on va me prendre."

Dans cette très stratégique région dont relève la capitale économique du Cameroun, comme partout ailleurs, le manque d’empressement de certains potentiels électeurs a créé un surcroît de travail de derniers instants aux équipes d’Elections Cameroon, organisme en charge des inscriptions. Mais la ma moisson n’est pas décevante à en croire Ildevert Claude Teté, délégué régional d’Elections Cameroon. "Pour le compte de l’année 2017 qui entre en gare, nous avons bon espoir de tendre vers les 70 à 80 mille nouveaux inscrits. Comparée à l’année dernière, c’est pratiquement la même tendance. Ce qui va nous porter à à peu près un millions d’électeurs pour la région du Littoral." 

Kamerun Wahlen
Le bâtiment d'Elections Cameroon abritant ElecamImage : Dr. Dirke Köpp

Une opération fastidieuse

Pour y parvenir, les équipes d’Elections Cameroon font les rues et le porte à porte, indique le délégué régional. "Nous faisons le travail de proximité pour aider les électeurs à s’inscrire plus facilement, parce que attendre qu’ils viennent vers nous ce n’est pas évident. Ce qui se comprend au demeurant quand on connaît les différentes activités que les uns et les autres mènent. Il faut dire que ça permet de faire avancer les choses" conclut Ildevert Claude Teté.Pour sa part, l’homme politique et expert en questions électorales Abel Elimbi Lobe confirme la bonne performance d’Elections Cameroon en matière d’inscription des électeurs à l’échelle nationale. "Les gens spéculent plus qu’ils n’ont la maîtrise des données. Donc, par rapport au plus de 7 millions 800 électeurs que Elections Cameroon attendait à l’ouverture des inscriptions en 2012, dix mois après, avec l’implication des partis politiques, Elections Cameroon avait déjà enrôlé 78% du corps attendu."A la date du 14 juillet, un peu moins de six millions cinq cent mille personnes étaient régulièrement inscrites dans tout le Cameroun. En ce 31 août où se bouclent les inscriptions pour l’année 2017, Elections Cameroon semble avoir réussi son pari d’inscrire environ sept millions de Camerounais sur le plan national, soit environ le tiers de la population générale, hormis les inscrits de la diaspora, en vue des différentes échéances de 2018.

Kamerun Präsident Paul Biya Archivbild 30.01.2013
Le président Paul Biya dirige le Cameroun depuis 1982Image : Patrick Kovarik/AFP/Getty Images

Le retrait des cartes

Mais il n’est pas encore temps de jubiler selon l’expert Abel Elimbi Lobé. "Nous devons être préoccupés par le retrait des cartes électorales. L’expérience des élections de 2013 nous montre que c’est une chose d’inscrire les gens, c’est une autre que les personnes inscrites aillent effectivement retirer leurs cartes. Au 14 juillet 2017, il y a 164 946 cartes d’électeurs qui ne sont pas retirés sur l’ensemble du territoire."  

Le droit de vote est réservé aux Camerounais ayant au moins 20 ans, mais nombre de personnes s’excluent du jeu électoral pour diverses raisons telles que la religion ou encore les soupçons de non transparence.