1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Dernier relais de la flamme à Pékin

Anne Le Touzé6 août 2008

Des dizaines de milliers de personnes ont assisté au relais de la flamme olympique à Pékin, bien encadrés par un nombre important de policiers... qui n'ont toutefois pas pu empêcher une action pro-tibétaine.

https://p.dw.com/p/ErUE
Quatre militants pro-tibétains ont réussi à déployer leurs banderoles en faveur d'un Tibet libreImage : AP

L'occasion était trop belle : alors que tous les regards sont braqués vers Pékin pour cette dernière étape avant le début des Jeux olympiques, quelques militants d'une association pro-tibétaine ont réussi à passer à travers les mailles de l'impressionnant dispositif de sécurité mis en place par les autorités chinoises. Il s'agit de deux Britanniques et deux Américains, membres de l'ONG "Students for a free Tibet". Arrivés sur les lieux peu avant six heures du matin, ils ont eu le temps d'escalader un grand poteau pour accrocher leurs banderoles le plus haut possible. D'après l'association, ils seraient restés plus d'une heure et demie aux abords du stade olympique avant d'être arrêtés, à brandir des drapeaux tibétains et des banderoles, sur lesquelles on pouvait lire en chinois et en anglais "Un monde, un rêve : Tibet libre", en référence au slogan olympique.

Pour l'ONG, l'objectif de cette action spectaculaire était simple : profiter des Jeux pour appeler "le monde à se souvenir que des millions de Tibétains réclament des droits de l'Homme et des libertés". Deux notions qui sont loin d'être monnaie courante au Tibet, surtout depuis les émeutes de Lhassa en mars dernier. Selon le représentant du Dalaï-Lama en Europe, Kelsang Gyaltsen, les autorités y mènent une campagne de plus en plus répressive contre les partisans du chef spirituel tibétain :

"On l'appelle campagne d'éducation patriotique. Ces cours, qui ne sont rien d'autre que de l'endoctrinement, sont menés dans tous les temples et écoles, et sur tous les lieux de travail. On demande aux Tibétains de dénoncer le Dalaï Lama et de prouver leur loyauté au Parti communiste et aux autorités chinoises du Tibet. Cette campagne existe depuis plusieurs années, mais elle a été renforcée depuis les émeutes de mars et avril. Cela conduit de nombreux Tibétains à refuser de dénoncer le Dalaï Lama, et donc à être arrêtés en masse... finalement il règne au Tibet un état d'exception, même si les autorités, sans doute à cause des Jeux olympiques, ne veulent pas le reconnaître officiellement."

Douze heures après l'action des militants pro-tibétains à Pékin, une porte-parole de l'ONG a déclaré être sans nouvelle d'eux. Le Comité international olympique a dit espérer que les autorités agissent envers eux "avec diplomatie et compréhension".